« Vingt-cinq militaires, 16 gendarmes et huit policiers », soit 49 membres des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS), ont été ces derniers mois « placés en détention et inculpés » pour « assassinat », « arrestation illégale », « entretien illicite de milice », « achat d`armes » ou « violation de consignes », a déclaré à l`AFP le commissaire du gouvernement (procureur militaire), Ange
Kessi.
En août, le nombre d`ex-FDS détenus et inculpés était de 40, avait-il alors indiqué. Le nombre total d`inculpés parmi les anciennes forces pro-Gbagbo se situe toujours autour d`une soixantaine.
Certains inculpés sont en fuite, comme le commandant Jean-Noël Abéhi, ancien chef de l`escadron blindé de la gendarmerie du camp d`Agban à Abidjan, et d`autres n`ont pas été placés en détention car la justice militaire estime avoir des garanties qu`ils ne quitteront pas le pays, a-t-il expliqué.
Parmi les ex-FDS détenus à Abidjan ou Korhogo (nord) figurent le général Brunot Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine, et l`amiral Vagba Faussignaux, ex-patron de la Marine, deux chefs redoutés qui étaient des piliers du régime déchu.
M. Gbagbo a été arrêté le 11 avril après une crise de plus de quatre mois, dont deux semaines de guerre, née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, et qui a fait quelque 3.000 morts selon l`ONU.
Plus de 240 militaires ont été entendus au cours de l`enquête ouverte début mai, selon le commissaire du gouvernement.
Arrêté samedi en transit à l`aéroport de la capitale économique ivoirienne alors qu`il était en cavale, le commandant Anselme Seka Yapo, ex-chef de la sécurité de l`ancienne Première dame Simone Gbagbo, accusé de nombreuses exactions, faisait déjà l`objet d`un mandat d`arrêt. Il devrait prochainement être présenté à la justice militaire, a souligné Ange Kessi.
L`ancien chef d`état-major des FDS, le général Philippe Mangou, a été « entendu comme témoin » mardi dans le cadre de l`enquête sur les crimes post-électoraux, a-t-il ajouté.
Une quarantaine de personnalités civiles du camp Gbagbo, dont l`ancien couple présidentiel, sont par ailleurs détenues et inculpées pour atteinte à la sûreté de l`Etat, crimes de sang ou crimes économiques, pour la plupart dans le nord du pays.
La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert début octobre sa propre enquête, à la demande du nouveau président ivoirien Alassane Ouattara, sur des crimes contre l`humanité et crimes de guerre dont sont accusés les deux camps.
Le procureur Luis Moreno-Ocampo a promis samedi à Abidjan une enquête « impartiale » qui devrait viser « trois à six » responsables.
DIASPORAS-NEWS –AFP