dimanche, décembre 8, 2024
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Cameroun: une femme tuée lors du dépouillement de la présidentielle

Cameroun: une femme tuée lors du dépouillement de la présidentielle
Une femme a été tuée dimanche à Bandjoun dans l’ouest du Cameroun lors du dépouillement du vote de l’élection présidentielle dont les résultats ne seront connus que dans les prochains jours et dont l’organisation a été jugée satisfaisante par la commission électorale. La Cour suprême, seule habilitée à proclamer les résultats selon la loi camerounaise, a quinze jours pour annoncer le nom du vainqueur, dont tout semble indiquer que ce sera Paul Biya, au pouvoir depuis 1982 et qui, à 78 ans, briguait un sixième mandat.
Deux gendarmes ont également été tués dimanche mais le préfet de la région de Bakassi a évoqué une « embuscade de pirates nigérians ».
Mais déjà une polémique a éclaté lundi entre l’opposition et le gouvernement lundi sur les convictions politiques d’une femme tuée dimanche.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le Social Democratic Front (SDF) du principal opposant et seul véritable challenger John Fru Ndi a publié un communiqué affirmant qu’une de ses militantes avait été tuée à Banjoun (ouest).
Virginie Takoguem a « été tuée à la fin des opérations électorales » par des « responsables locaux du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti de M. Biya), a accusé le SDF dans un communiqué.

Cameroun: une femme tuée lors du dépouillement de la présidentielle
« Son seul crime est d’avoir voulu protéger la sincérité du vote qui donnait le SDF vainqueur à l’école publique de Keng », écrit le SDF « tout en s’indignant de la passivité et la complicité des éléments de forces de l’ordre présents durant les échauffourées ».
Dans l’après-midi, les autorités ont réagi en accusant le SDF de faire de « l’intoxication et de la désinformation ». Selon Issa Tchiroma, le porte-parole du gouvernement, la femme décédée était une « militante » du RDPC qui « a été assassinée par un repris de justice, peut-être un sympathisant du SDF »
Selon lui « Cette dame, militante du RDPC, exultait de joie (en constatant que le RDPC était en tête). Le repris de justice l’a mal pris et lui a donné un coup de pied dans le ventre », a raconté le ministre.
« Le SDF veut seulement faire l’amalgame pour semer le doute, la confusion », a ajouté le porte-parole.
La famille de la victime était injoignable dans l’immédiat.
De son côté, la commission électorale Election Cameroon (Elecam), a estimé « qu’aucun dysfonctionnement majeur n’a été déploré tant dans l’organisation matérielle du scrutin que dans son déroulement ».
« Les citoyens camerounais se sont rendus en grand nombre aux urnes », a poursuivi le président du conseil électoral d’Elecam, Samuel Fonkam Azu’u.
Des observateurs internationaux et des journalistes ont toutefois constaté que l’affluence était faible dans les bureaux de vote de Douala et Yaoundé.
Aucun chiffre de participation n’a été donné par la commission électorale.
« Sur l’ensemble du territoire national, le scrutin s’est déroulé dans le calme, la sérénité, la paix et dans des conditions de sécurité satisfaisantes », a jugé M. Azu’u.
Pour Joshua Osih, un des vice-présidents du SDF le scrutin a en revanche été une « cacophonie totale (…) Il y a eu des votes multiples par endroits ». Selon lui dans un bureau d’une commune du sud-ouest « il n’y avait que les bulletins de vote du RDPC ».
« Nous avons été confrontés à plusieurs cas de vote multiples », a affirmé une observatrice.
Fred Mitchell, le président de l’équipe d’observateurs du Commonwealth a estimé que les élections avaient été exemptes de « coercition militaire ou d’interférence  » mais souligné qu’il y avait un « bon nombre de plaintes à propos de l’organisation et de problèmes administratifs ».
Pour le ministère des Affaires étrangères français, l’élection s’est « globalement déroulée dans le calme » mais il a souhaité que « toute la lumière soit faite sur les quelques incidents qui auraient eu lieu ».
Sept millions de Camerounais étaient appelés à voter dans un contexte social difficile: un tiers des 20 millions de Camerounais n’a pas accès à l’eau potable et à l’électricité et une personne sur quatre vit avec moins de 1,1 euro par jour.

Diasporas-News –AFP

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