
"Ce dont nous sommes sûrs et ce que nous savons, c’est que Seif al-Islam est à Bani Walid et son frère Mouatassim est à Syrte", a affirmé le porte-parole du "ministère" de la Défense du Conseil national de transition (CNT) Ahmed Bani au cours d’une conférence de presse à Tripoli.
A Bani Walid, une vaste oasis à 170 km au sud de Tripoli, les forces des nouvelles autorités se préparaient à lancer une nouvelle offensive au lendemain d’accrochages qui ont fait onze morts dans leurs rangs.
Parmi les victimes figure un commandant anti-Kadhafi, tué dans la nuit de mardi à mercredi.

Originaire de Bani Walid, Daou al-Salihine Jadak y avait mené en 1993 des actions hostiles au régime de Mouammar Khadafi, qui lui avaient valu d’être incarcéré pendant 18 ans. Il n’avait été libéré qu’en février, à la faveur de la révolte populaire qui a renversé le dirigeant libyen.
"L’Otan est présente mais n’intervient pas assez. Ils touchent les lance-roquettes depuis lesquels (les pro-Kadhafi) tirent sur nous, mais ils sont aussitôt remplacés. Nous avons besoin de plus d’aide de l’Otan", a indiqué à l’AFP Walid Khaimej, un capitaine pro-CNT, sur le front de Bani Walid.
L’Otan a assuré pour sa part ne "pas avoir réduit son activité en Libye", mais a refusé de répondre à l’appel des combattants du nouveau régime.
"L’Otan n’a pas pour objectif d’apporter un soutien aux forces du CNT au sol. C’est pourquoi aucune coordination opérationnelle n’est effectuée avec les forces du CNT", a indiqué le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l’opération Unified Protector, à l’AFP.

Ce dernier a disparu depuis la chute de son QG de Tripoli le 23 août. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’humanité présumés et Interpol a diffusé un avis de recherche international.
Dans un nouveau message sonore, diffusé mardi, il a encouragé ses fidèles. "Sachez que je suis sur le terrain comme vous", a-t-il déclaré affirmant que "les prochains jours réservent à cette clique d’agents un choc inattendu".
Par ailleurs, le procureur général a émis un mandat d’amener visant l’ex-Premier ministre Al-Baghdadi Al-Mahmoudi et une enquête a été ouverte, a indiqué le ministre libyen de la Justice par intérim Mohammed al-Alagui évoquant "un grand nombre" de plaintes de citoyens contre lui, sans autre précision.
Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, condamné le 22 septembre à six mois de prison pour entrée illégale en Tunisie, a été acquitté mardi en appel par la justice tunisienne.

Sur le terrain, Syrte, chef-lieu de la région d’origine du colonel Kadhafi, est assiégée depuis plusieurs jours par des combattants du CNT.
"Plus de dix de nos combattants ont été tués mardi dans des combats rapprochés" près de l’hôtel Mahari dans l’est de la ville, a déclaré un commandant.
"Nos combattants contrôlent maintenant l’aéroport, la base aérienne et le port de Syrte" ainsi que le nord de la ville, a affirmé M. Bani.
"Nous ne voulons pas perdre cette bataille, ce n’est qu’une question de jours", a-t-il précisé. Deux combattants y ont été tués mercredi, a indiqué un commandant du CNT sous couvert de l’anonymat.
L’Otan a dénoncé mardi une grave dégradation de la situation humanitaire pour les civils de Syrte et de Bani Walid. Et selon l’ONU, la situation des dizaines de milliers d’entre eux qui ont déjà fui les deux villes était également préoccupante.
Sur le plan politique, le CNT a annoncé que la formation d’un gouvernement de transition, déjà plusieurs fois reportée en raison de dissensions internes, n’interviendrait qu’après la libération totale du pays.
DIASPORAS-NEWS — AFP