mardi, décembre 3, 2024
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Libye: l’étau se resserre autour de Syrte et Bani Walid

Libye: l'étau se resserre autour de Syrte et Bani Walid
 L’étau des forces du Conseil national de transition (CNT) se resserrait lundi autour de Syrte et Bani Walid, deux des derniers bastions de l’ex-dirigeant déchu Mouammar Kadhafi qui font l’objet d’un bombardement intense. Sur le plan politique, les discussions se poursuivaient au sein du CNT pour tenter de former un gouvernement, annoncé pour la fin de la semaine.
Dans la région natale de l’ancien "Guide" en fuite, les combattants du nouveau régime libyen assiègent Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli.
Aucun combat n’a eu lieu lundi sur le front ouest, selon des commandants du du nouveau régime, mais à l’est, un journaliste de l’AFP a constaté que les forces pro-CNT avaient avancé de 10 km en direction du centre-ville.
L’Otan a poursuivi ses frappes, concentrées sur Syrte, où l’Alliance a annoncé avoir détruit dimanche des dépôts de munitions et des lance-roquettes.
Des milliers de civils ont fui cette ville côtière de 70.000 habitants, où la situation "est très critique", selon Miftah Mohammed, un négociant en poisson fuyant la ville avec une soixantaine de proches dans un convoi de sept voitures.

Libye: l'étau se resserre autour de Syrte et Bani Walid
"Il n’y pas de nourriture, d’eau, de pétrole, ni d’électricité. Les enfants n’ont plus de lait", a-t-il témoigné, ajoutant que des mercenaires africains, en particulier tchadiens, étaient postés sur les toits pour interdire aux gens de sortir.
L’hôpital de Harawa, à 40 km à l’est de Syrte, a annoncé avoir reçu des dizaines de malades, essentiellement des enfants, venant de la ville assiégée et des environs.
"C’est une grave crise humanitaire. Nous essayons d’obtenir de l’aide de partout mais le principal problème c’est que ces gens n’ont pas accès à de l’eau potable", a déclaré le Dr Valentina Rybakova.
Selon d’autres habitants, une radio pro-Kadhafi diffuse des messages de propagande dans la ville, répétant par exemple: "Vous devez mourir pour Kadhafi, vous devez mourir pour la patrie".

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Sur le front de Bani Walid, à 170 km au sud-est de Tripoli, les échanges d’artillerie ont été intenses, mais les forces pro-CNT n’ont pas avancé.
"Depuis ce matin, nous frappons les forces de Kadhafi sans arrêt avec l’artillerie lourde, les chars et les canons anti-aériens", a expliqué le commandant Mohamed al-Seddiq.
"Nous faisons face à une forte résistance, c’est pourquoi nous utilisons l’artillerie lourde sans envoyer l’infanterie pour l’instant", a-t-il ajouté. "La bataille finale aura lieu dans les deux prochains jours".
Ces dernières semaines, les pro-CNT ont perdu plus d’une trentaine de combattants lors de précédentes attaques sur cette vaste oasis au relief accidenté, souvent en raison d’un manque d’organisation. "Mais maintenant tout est sous contrôle", a affirmé le commandant.
Sur le plan politique, des luttes intestines pour le pouvoir retardent la formation d’un gouvernement transitoire annoncé en principe pour cette semaine, ont indiqué à l’AFP des hommes politiques à Benghazi.
Ce gouvernement, qui doit gérer la transition en attendant de nouvelles élections et la rédaction d’une nouvelle Constitution dans plusieurs mois, était initialement attendu le 18 septembre.

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A Tripoli, une conférence berbère sans précédent s’est ouverte sous le slogan "Officialisation de la langue amazigh (berbère) et soutien à l’unité nationale".
"Nous ne sommes pas favorables à la création de partis amazighs mais nous voulons dire au CNT et au futur gouvernement que les Amazighs constituent l’une des composantes politiques", a déclaré Fathi Abou Zakhar, président du comité préparatoire, exigeant que la langue amazigh soit reconnue par la Constitution.
Les Amazighs représentent 10% de la population libyenne. Ils vivent pour la plupart dans la région du Djebel Nefoussa, les montagnes de l’ouest du pays qui ont rapidement rallié la rébellion au printemps, et à Ghadamès, à la frontière avec l’Algérie.
A Genève, le coordonnateur humanitaire de l’ONU en Libye, Panos Moumtzis, a annoncé que les Nations unies prévoyaient de mettre un terme fin novembre à leurs opérations d’aide humanitaire d’urgence en Libye.

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"Nous espérons qu’à ce moment le pays entre dans une nouvelle phase", a-t-il déclaré, tout en faisant part de sa "très grande préoccupation" pour les civils pris dans les combats. Selon l’ONU, quelque 24.000 personnes ont fui Bani Walid et près de 2.000 ont quitté Syrte.
Malgré les combats, la vie commençait à reprendre son cours dans le reste du pays. Le géant pétrolier italien ENI a ainsi annoncé lundi que la production avait redémarré sur le gisement d’Abu-Attifel, à 300 kilomètres au sud de Benghazi (est). ENI est le premier producteur étranger d’hydrocarbures en Libye, pays dont l’Italie est l’ancienne puissance coloniale.
Un peu plus d’un mois après la chute de Mouammar Kadhafi, les nouvelles autorités ont annoncé dimanche la découverte d’un charnier à Tripoli renfermant les corps des centaines de victimes d’un massacre commis en 1996 dans la prison d’Abou Salim.

Diasporas-News– AFP

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