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CPI : Mbarushimana, "face publique respectable" des rebelles hutu rwandais

CPI : Mbarushimana,
Callixte Mbarushimana, soupçonné de crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans les Kivus (RDCongo) en 2009, était la "face publique respectable" des rebelles hutu rwandais, a assuré vendredi l’accusation devant la Cour pénale internationale (CPI). "M. Mbarushimana représentait la face publique respectable des FDLR", les Forces démocratiques de libération du Rwanda, dont il était l’un des principaux dirigeants, a déclaré Fatou Bensouda, procureur-adjoint, à l’ouverture de l’audience de confirmation des charges à La Haye.
Le secrétaire exécutif des FDLR "a mené une campagne internationale visant à démentir les allégations de crimes commis par les FDLR et obtenir l’ouverture de négociations politiques" avec le Rwanda, a-t-elle indiqué.
Arrêté le 11 octobre 2010 à Paris où il vivait depuis 2002, M. Mbarushimana, soupçonné de treize chefs de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, a selon l’accusation participé à "un plan commun" d’attaques généralisées contre la population civile des Kivus, à l’est de la République démocratique du Congo, où étaient basés les rebelles hutus rwandais.

CPI : Mbarushimana,
Ecroué à La Haye depuis son transfèrement aux Pays-Bas, M. Mbarushimana, en veste bleu marine, chemise blanche et cravate rouge, a assisté impassible à la lecture des chefs d’accusation par le greffier.
"Je mets l’accusation au défi de prouver qu’il existe des preuves, aussi infimes soient-elles, que M. Mbarushimana a jamais fermé les yeux sur des attaques contre les populations civiles", a lancé aux juges l’un de ses avocats, Nick Kaufman.
Selon l’accusation, les meurtres, viols, incendies et pillages commis par les FDLR devaient provoquer "une catastrophe humanitaire qui, par son ampleur, devait pousser la communauté internationale à forcer le Rwanda à accepter le retour de leurs membres au pays".
"Il est difficile de croire que depuis son petit appartement où il avait des difficultés à joindre les deux bouts avec sa femme et ses trois enfants, M. Mbarushimana avait des tentacules qui s’étendaient dans une région profonde de RDC pour contribuer à une conspiration afin de créer une catastrophe humanitaire", a rétorqué Me Kaufman.

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Callixte Mbarushimana "était l’homme central qui a transformé les crimes commis dans les Kivus en moyen de négociation", a affirmé Mme Bensouda.
Il a, toujours selon l’accusation, contribué à élaborer un "plan commun" avec le président des FDLR Ignace Murwanashyaka. Celui-ci avait été arrêté en novembre 2009 en Allemagne avec son adjoint Straton Musoni. Les deux hommes sont jugés pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre depuis le 4 mai à Stuttgart (Allemagne).
L’accusation, a souligné Mme Bensouda, n’accuse pas M. Mbarushimana "d’avoir eu connaissance de chaque crime" commis sur le terrain mais, a-t-elle dit, "il savait que des crimes étaient commis".
Me Kaufman a dénoncé "un mode de responsabilité tellement tiré par les cheveux" et demandé aux juges de ne pas confirmer les charges de l’accusation.
Quatre journées d’audience sont prévues jusqu’à mercredi pour cette phase préliminaire à un éventuel procès, au cours de laquelle l’accusation va tenter de convaincre les juges de la solidité de son dossier.
Les FDLR sont considérées comme l’un des principaux fauteurs de troubles dans la région des Grands lacs africains. Plus de 15.000 cas de violences sexuelles ont ainsi été recensés en RDC en 2009, selon le procureur de la CPI.

Diasporas-News — AFP

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