Pretty Yende ignorait tout de l’art lyrique jusqu’à ce qu’une publicité vue à la télé depuis sa lointaine township change sa vie. Comme d’autres Noirs sud-africains, elle est maintenant une chanteuse reconnue, et réside à La Scala de Milan. Le célèbre duo des fleurs de "Lakmé", de Léo Delibe, l’avait à ce point émue qu’elle a demandé dès le lendemain matin à un professeur de quoi il s’agissait.
"Il m’a dit que ça s’appelle un opéra", se rappelle Pretty Yende, aujourd’hui âgée de 26 ans.
Dix ans après lui avoir lancé "je dois faire ça", la jeune femme qui a grandi à Thandukukhanya –une township de Piet Retief (aujourd’hui eMkhondo) dans l’est du pays– est l’une des voix qui montent sur les scènes internationales.
Elle a remporté en juillet le concours Operalia, fondé par le chanteur espagnol Placido Domingo.
"Tout ce que je voulais faire, c’était chanter. Tout ce que je voulais faire, c’était de savoir chanter. Même maintenant, tout ce que je veux faire, c’est de bien chanter!"
L’arrivée de voix d’opéra noires sur la scène internationale, plus de cinquante ans après les débuts de la soprano afrikaner Mimi Coertse à l’opéra de Vienne, n’est selon les experts pas due à une soudaine effusion de nouveaux talents. Mais la fin de l’apartheid a donné sa chance aux plus doués, qui autrefois n’auraient jamais pu percer.
"Pour le moment, nos meilleurs chanteurs sont noirs", indique Virginia Davids, responsable des études vocales au Collège de musique d’Afrique du Sud, basé à l’Université du Cap.
On peut écouter les Sud-Africains de Tel Aviv à Londres: la soprano Pumeza Matshikiza a chanté lors du récent mariage du prince Albert II et de la Sud-Africaine Charlene Wittstock à Monaco, tandis que Dimande Nkosazana, basée en Suède, vient de remporter un concours en Italie.
"Il m’a dit que ça s’appelle un opéra", se rappelle Pretty Yende, aujourd’hui âgée de 26 ans.
Dix ans après lui avoir lancé "je dois faire ça", la jeune femme qui a grandi à Thandukukhanya –une township de Piet Retief (aujourd’hui eMkhondo) dans l’est du pays– est l’une des voix qui montent sur les scènes internationales.
Elle a remporté en juillet le concours Operalia, fondé par le chanteur espagnol Placido Domingo.
"Tout ce que je voulais faire, c’était chanter. Tout ce que je voulais faire, c’était de savoir chanter. Même maintenant, tout ce que je veux faire, c’est de bien chanter!"
L’arrivée de voix d’opéra noires sur la scène internationale, plus de cinquante ans après les débuts de la soprano afrikaner Mimi Coertse à l’opéra de Vienne, n’est selon les experts pas due à une soudaine effusion de nouveaux talents. Mais la fin de l’apartheid a donné sa chance aux plus doués, qui autrefois n’auraient jamais pu percer.
"Pour le moment, nos meilleurs chanteurs sont noirs", indique Virginia Davids, responsable des études vocales au Collège de musique d’Afrique du Sud, basé à l’Université du Cap.
On peut écouter les Sud-Africains de Tel Aviv à Londres: la soprano Pumeza Matshikiza a chanté lors du récent mariage du prince Albert II et de la Sud-Africaine Charlene Wittstock à Monaco, tandis que Dimande Nkosazana, basée en Suède, vient de remporter un concours en Italie.
"Autrefois, les gens (de couleur) n’étaient même pas autorisés à monter sur scène. C’est pourquoi on a l’impression d’assister à une explosion", relativise Mme Davids, qui note que "les choses se sont soudain ouvertes, et ils ont commencé à réaliser qu’ils pouvaient faire carrière".
"Ces chanteurs ont toujours été là, mais ils ont toujours été ignorés. C’est dommage, parce que beaucoup de merveilleux talents ont ainsi disparu", regrette-t-elle.
Mais les chanteurs doivent courir les cachets à l’étranger.
L’opéra est le plus souvent perçu comme élitiste en Afrique du Sud, un divertissement "Vieille Europe" pour Blancs fortunés. Et seul Le Cap entretient une compagnie régulière.
"C’est triste. Il n’y a pas assez de compagnies en Afrique du Sud. Pour gagner réellement sa vie comme chanteur d’opéra, il faut aller en Europe ou aux Etats-Unis", soupire la directrice financière de l’opéra du Cap, Elise Brunelle.
Les élèves sont souvent issus de milieux défavorisés et, contrairement à leurs homologues européens, n’ont pas grandi avec des pianos et des violons.
"La voix est le seul instrument dont ils disposent. Le seul moyen de faire de la musique", souligne Virginia Davids, qui fut l’une des premières chanteuses d’opéra non-blanches.
Et ce alors que le chant fait partie de la vie de nombreux Sud-Africains de couleur. Il n’est ainsi pas rare de voir un gardien de voitures se lancer dans une aria en pleine rue.
Comme le relève Pretty Yende, "nous sommes une nation chantante. Nous sommes nés avec un battement. Nous pleurons, nous chantons. Nous rions, nous chantons. Nous sommes tristes, nous chantons. Nous perdons, nous chantons. Nous gagnons, nous chantons…"
"Chanter est une partie de nous-mêmes depuis longtemps !"
"Ces chanteurs ont toujours été là, mais ils ont toujours été ignorés. C’est dommage, parce que beaucoup de merveilleux talents ont ainsi disparu", regrette-t-elle.
Mais les chanteurs doivent courir les cachets à l’étranger.
L’opéra est le plus souvent perçu comme élitiste en Afrique du Sud, un divertissement "Vieille Europe" pour Blancs fortunés. Et seul Le Cap entretient une compagnie régulière.
"C’est triste. Il n’y a pas assez de compagnies en Afrique du Sud. Pour gagner réellement sa vie comme chanteur d’opéra, il faut aller en Europe ou aux Etats-Unis", soupire la directrice financière de l’opéra du Cap, Elise Brunelle.
Les élèves sont souvent issus de milieux défavorisés et, contrairement à leurs homologues européens, n’ont pas grandi avec des pianos et des violons.
"La voix est le seul instrument dont ils disposent. Le seul moyen de faire de la musique", souligne Virginia Davids, qui fut l’une des premières chanteuses d’opéra non-blanches.
Et ce alors que le chant fait partie de la vie de nombreux Sud-Africains de couleur. Il n’est ainsi pas rare de voir un gardien de voitures se lancer dans une aria en pleine rue.
Comme le relève Pretty Yende, "nous sommes une nation chantante. Nous sommes nés avec un battement. Nous pleurons, nous chantons. Nous rions, nous chantons. Nous sommes tristes, nous chantons. Nous perdons, nous chantons. Nous gagnons, nous chantons…"
"Chanter est une partie de nous-mêmes depuis longtemps !"
Diasporas-News — AFP