Américains et Britanniques ont coopéré étroitement dans les années 2000 avec les services de renseignement du colonel Mouammar Kadhafi, la CIA allant jusqu’à livrer des prisonniers au régime libyen pour interrogatoire, selon des documents consultés samedi par l’AFP. Sous l’administration de l’ancien président George W. Bush, la CIA a livré des présumés terroristes au régime du colonel Kadhafi, selon ces documents citant notamment l’exemple d’un militant islamiste devenu, ces derniers jours, le chef des forces révolutionnaires à Tripoli.
Les lettres découvertes contiennent un mémorandum à son sujet émanant apparemment de la CIA. Il informe les autorités libyennes qu’Abdullah al-Sadiq et sa femme enceinte se rendent de Kuala Lumpur à Bangkok, où l’agence américaine doit "se saisir" de lui et le livrer au régime.
Dans un autre courrier, un haut responsable des renseignements britanniques félicite les Libyens pour l’arrive de M. Sadiq — nom qui semble avoir été, à l’époque, le pseudonyme de guerre d’Abdelhakim Belhadj, depuis quelques jours le patron de la milice rebelle à Tripoli.
"C’est bien le moins que nous pouvions faire pour vous", écrit dans une lettre au ton amical le responsable britannique à Moussa Koussa, qui était alors le chef de l’espionnage du régime Kadhafi.
Moussa Koussa, devenu en 2009 ministre des Affaires étrangères, a fait défection le 30 mars. Après une étape à Londres, il est reparti libre vers le Qatar.
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a découvert ces archives à Tripoli dans un immeuble des services secrets libyens, et les a transmises dans un premier temps au quotidien britannique The Independent et au Wall Street Journal (WSJ) américain.
En 2004, la CIA avait même établi "une présence permanente" en Libye, selon une note d’un haut responsable de l’agence américaine, Stephen Kappes, adressée à Moussa Koussa.
Selon le New York Times, la CIA a envoyé au moins à huit reprises des suspects de terrorisme en Libye pour qu’ils y soient interrogés.
Un responsable américain cité anonymement par le WSJ rappelle qu’à cette époque, la Libye tentait de rompre son isolement diplomatique.
"En 2004", dit-il, "les Etats-Unis avaient réussi à convaincre le gouvernement libyen de renoncer à son programme d’armes nucléaires et à aider à arrêter les terroristes qui visaient les Américains".
Des vols secrets américains ont transporté des dizaines de suspects de terrorisme dans le monde entier à la suite des attentats du 11 septembre 2001, pour être interrogés dans des pays tiers.
Plusieurs documents ont trait à la visite très médiatisée du Premier ministre britannique Tony Blair à Tripoli en 2004, montrant que c’est M. Blair qui a insisté pour être reçu par Kadhafi sous sa tente.
Selon les notes retrouvées à Tripoli, les services secrets britanniques ont aussi aidé à rédiger le discours où Kadhafi annonçait qu’il renonçait aux armes de destruction massives.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a refusé samedi de commenter des informations, qui "remontent à l’époque d’un gouvernement précédent" (celui de Tony Blair, ndlr). "Je ne peux faire aucun commentaire sur les questions de renseignement", a-t-il indiqué sur Sky News.
"C’est depuis longtemps la politique du gouvernement que de ne pas commenter les affaires de renseignement", a déclaré à l’AFP une porte-parole de la diplomatie britannique.
Le département d’Etat, contacté à Washington par l’AFP, a également refusé de commenter.
Les lettres découvertes contiennent un mémorandum à son sujet émanant apparemment de la CIA. Il informe les autorités libyennes qu’Abdullah al-Sadiq et sa femme enceinte se rendent de Kuala Lumpur à Bangkok, où l’agence américaine doit "se saisir" de lui et le livrer au régime.
Dans un autre courrier, un haut responsable des renseignements britanniques félicite les Libyens pour l’arrive de M. Sadiq — nom qui semble avoir été, à l’époque, le pseudonyme de guerre d’Abdelhakim Belhadj, depuis quelques jours le patron de la milice rebelle à Tripoli.
"C’est bien le moins que nous pouvions faire pour vous", écrit dans une lettre au ton amical le responsable britannique à Moussa Koussa, qui était alors le chef de l’espionnage du régime Kadhafi.
Moussa Koussa, devenu en 2009 ministre des Affaires étrangères, a fait défection le 30 mars. Après une étape à Londres, il est reparti libre vers le Qatar.
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a découvert ces archives à Tripoli dans un immeuble des services secrets libyens, et les a transmises dans un premier temps au quotidien britannique The Independent et au Wall Street Journal (WSJ) américain.
En 2004, la CIA avait même établi "une présence permanente" en Libye, selon une note d’un haut responsable de l’agence américaine, Stephen Kappes, adressée à Moussa Koussa.
Selon le New York Times, la CIA a envoyé au moins à huit reprises des suspects de terrorisme en Libye pour qu’ils y soient interrogés.
Un responsable américain cité anonymement par le WSJ rappelle qu’à cette époque, la Libye tentait de rompre son isolement diplomatique.
"En 2004", dit-il, "les Etats-Unis avaient réussi à convaincre le gouvernement libyen de renoncer à son programme d’armes nucléaires et à aider à arrêter les terroristes qui visaient les Américains".
Des vols secrets américains ont transporté des dizaines de suspects de terrorisme dans le monde entier à la suite des attentats du 11 septembre 2001, pour être interrogés dans des pays tiers.
Plusieurs documents ont trait à la visite très médiatisée du Premier ministre britannique Tony Blair à Tripoli en 2004, montrant que c’est M. Blair qui a insisté pour être reçu par Kadhafi sous sa tente.
Selon les notes retrouvées à Tripoli, les services secrets britanniques ont aussi aidé à rédiger le discours où Kadhafi annonçait qu’il renonçait aux armes de destruction massives.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a refusé samedi de commenter des informations, qui "remontent à l’époque d’un gouvernement précédent" (celui de Tony Blair, ndlr). "Je ne peux faire aucun commentaire sur les questions de renseignement", a-t-il indiqué sur Sky News.
"C’est depuis longtemps la politique du gouvernement que de ne pas commenter les affaires de renseignement", a déclaré à l’AFP une porte-parole de la diplomatie britannique.
Le département d’Etat, contacté à Washington par l’AFP, a également refusé de commenter.
Diasporas-News –AFP