
"A la suite des différentes interventions autour de la table, c’est une quinzaine de milliards de dollars d’avoirs libyens dans nos pays qui sont immédiatement dégelés", a déclaré le président français Nicolas Sarkzoy à la presse, à l’issue d’une conférence des amis de la Libye organisée à Paris.
"L’argent détourné par M. Kadhafi et ses proches doit revenir aux Libyens. Nous nous sommes tous engagés à débloquer l’argent de la Libye d’hier pour financer le développement de la Libye aujourd’hui", a-t-il ajouté à propos d’un pactole évalué à plus de 50 milliards de dollars.

"Les nouvelles autorités libyennes vont devoir continuer à lutter contre l’extrémisme violent et travailler avec nous pour s’assurer que les stocks d’armes de Kadhafi ne deviennent pas une menace pour les voisins de la Libye et le monde", a-t-elle dit au cours de cette conférence.

"L’islam encourage au pardon. Il encourage à la réconciliation. L’Etat de droit doit être respecté", a-t-il encore affirmé.
"Les participants vont demander au CNT d’engager un processus de réconciliation et de pardon pour que les erreurs faites dans d’autres pays dans le passé nous servent de lumière", a abondé Nicolas Sarkozy.
Sur le terrain, les rebelles confortaient leurs positions en attendant de s’attaquer à Syrte, dernière grande ville tenue par les fidèles de Mouammar Kadhafi, qui reste introuvable. Ils ont prolongé d’une semaine leur ultimatum et leur ont laissé jusqu’au 10 septembre pour se rendre.
Mais l’ex-homme fort de Libye a appelé ses partisans à "poursuivre la résistance". "Nous ne nous rendrons pas. Nous allons poursuivre le combat", a-t-il lancé. "Préparez-vous à la guérilla, à la guerre urbaine et à une résistance populaire dans chaque ville", a dit Mouammar Kadhafi.
Cherchant à favoriser le plus large consensus autour du CNT, l’instance dirigeante de la rébellion libyenne, Nicolas Sarkozy avait convié à Paris, avec le Premier ministre britannique David Cameron, les soutiens des rebelles comme les anciens alliés de Mouammar Kadhafi.

La Russie a reconnu jeudi matin le CNT en tant qu’"autorité au pouvoir". Pékin, qui s’était comme Moscou abstenu au moment du vote au Conseil de sécurité de la résolution 1973 qui a permis l’intervention internationale en mars, a dit attacher "de l’importance à la position et au rôle considérable du CNT pour régler la crise".
Et le voisin algérien, qui a accueilli sur son sol des enfants et l’épouse de Mouammar Kadhafi, a promis une reconnaissance du CNT dès qu’il aura formé "un nouveau gouvernement représentatif de toutes les régions du pays".
Etaient présents des membres de la coalition, comme l’Italien Silvio Berlusconi et l’Américaine Hillary Clinton. Mais aussi les patrons de la Ligue arabe Nabil al-Arabi et de l’ONU Ban Ki-moon, ainsi que l’Allemande Angela Merkel et des représentants chinois, russe ou algérien. Seule l’Afrique du Sud a boudé la conférence.
Mais outre les mises en garde, américaines notamment, l’ONU veut avoir un droit de regard sur la transition en cours en Libye et Ban Ki-moon s’est prononcé pour l’envoi rapide d’une mission dans le pays.
"J’ai l’intention de travailler étroitement avec le Conseil de sécurité pour mandater une mission de l’ONU, qui devra entamer ses opérations dans le délai le plus court possible", a-t-il dit.
L’heure est désormais à la reconstruction, mais aussi au partage du gâteau pétrolier libyen, dont les pays moteurs de la coalition espèrent une large part. Dès jeudi, l’Union européenne a levé ses sanctions à l’encontre de 28 "entités économiques" libyennes -des ports ainsi que des sociétés des secteurs énergétique et bancaire- pour aider au redémarrage de l’économie.
Diasporas-News — AFP