mardi, octobre 15, 2024
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Le président érythréen en visite d'Etat en Ouganda

Le président érythréen en visite d'Etat en Ouganda
Le président érythréen Issaias Afeworki a entamé mardi une rare visite d’Etat de trois jours en Ouganda, consacrée notamment aux accusations récurrentes de déstabilisation de la région portées contre le régime d’Asmara, actuellement sous la menace de sanctions élargies devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Le président Issaias a été accueilli mardi matin par son homologue ougandais Yoweri Museveni au palais présidentiel d’Entebbe, à 40 km de Kampala, peu après avoir atterri avec sa délégation à l’aéroport international situé à proximité.
Selon un haut responsable du ministère ougandais des Affaires étrangères, M. Museveni entend mettre l’accent lors de cette visite sur les questions de sécurité et discuter avec M. Issaias de l’éventuel soutien de son régime aux insurgés somaliens shebab.
"De graves allégations font état d’un soutien de l’Erythrée aux shebab pour déstabiliser la région de la Corne de l’Afrique et nous espérons avoir des réponses à ces questions", a expliqué à l’AFP le secrétaire permanent du ministère, James Mugume.
L’Ouganda a joué un rôle crucial dans la création début 2007 et la montée en puissance de la force de l’Union africaine en Somalie, chargée de protéger le fragile gouvernement de transition somalien dont les shebab ont juré la perte. La moitié des quelque 9.000 hommes de l’Amisom sont Ougandais, ainsi que son commandant le général Fred Mugisha.
Les shebab ont revendiqué le double attentat qui avait fait 76 morts au coeur de Kampala le soir de la finale de la Coupe du monde de football, le 11 juillet 2010, en représailles au déploiement ougandais en Somalie.
Cette visite intervient alors que le Conseil de sécurité des Nations unies étudie actuellement un éventuel renforcement des sanctions contre l’Erythrée.
Un groupe de surveillance de l’ONU a affirmé le mois dernier que le gouvernement érythréen était impliqué dans un projet d’attentat à la bombe à Addis Abeba lors d’un sommet de l’Union africaine en janvier dernier.
Les experts onusiens avaient également assuré que l’Erythrée armait et aidait les insurgés islamistes somaliens shebab.
Le Conseil de sécurité avait pris en décembre 2009 une série de sanctions contre l’Erythrée pour son soutien aux insurgés somaliens, incluant un gel des avoirs et des restrictions de voyage à la direction politique et militaire du pays. L’Ethiopie et Djibouti ont récemment plaidé pour des sanctions élargies.
"Nous allons examiner comment l’Erythrée compte éviter ces sanctions élargies", a indiqué M. Mugume.
La perspective de telles sanctions a semble-t-il incité Asmara à tenter de rompre son isolement diplomatique.
Début août, l’Erythrée a officiellement demandé sa réintégration au sein de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), qui regroupe actuellement six pays d’Afrique de l’Est, quatre ans après avoir suspendu son adhésion de l’organisation régionale.
Le secrétariat de l’Igad avait pris acte de cette demande, tout en expliquant que la décision finale était "suspendue aux consultations en cours au sein des organes dirigeants de l’Igad".
La visite de M. Issaias à Kampala s’inscrit dans le cadre de ces efforts diplomatiques. Les déplacements à l’étranger du président érythréen sont rares.
Selon le site internet du ministère érythréen de l’Information, M. Issaias s’est entretenu en juillet avec le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon lors de la proclamation d’indépendance du Soudan du Sud à Juba.
En mai 2010, il avait également participé à un sommet Afrique-France à Nice (sud).

Diasporas-News  — AFP

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