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Moubarak est transporté en ambulance à l’aéroport de Charm el-Cheikh en vue de son départ pour Le Caire", a indiqué la télévision d’Etat.
L’ancien chef d’Etat était en détention à l’hôpital international de Charm el-Cheikh depuis le mois d’avril à la suite de problèmes cardiaques.
Cinq mois après le soulèvement qui a mis fin à ses 30 ans de règne autoritaire, l’ex-président Hosni Moubarak 83 ans, doit comparaître sous haute sécurité devant un juge dans l’enceinte de l’école de police, dans la banlieue du Caire, tout comme ses deux fils, Alaa et Gamal. S’il est reconnu coupable de meurtre, il risque la peine de mort.
L’ancien ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli, autrefois redouté et toujours haï par une grande partie de la population, ainsi que six hauts responsables de la police, seront jugés en même temps.
L’homme d’affaires Hussein Salem, un proche des Moubarak, sera, lui, jugé par contumace.
Ils sont tous accusés d’avoir détourné des millions de dollars d’argent public et d’avoir ordonné le meurtre de manifestants anti-régime pendant le soulèvement populaire de janvier-février, qui a fait près de 850 morts et abouti à la chute de Hosni Moubarak.
Plus d’un millier de policiers et de soldats seront déployés pour assurer la sécurité du bâtiment. Près de 600 personnes –avocats, familles des victimes, journalistes– ont été autorisées à assister au procès.
Selon un journaliste de l’AFP se trouvant devant l’académie de police, des barbelés ont été placés à l’entrée du bâtiment. Une dizaine de bus de la police anti-émeutes gardaient l’entrée.
Une vingtaine de personnes manifestaient en faveur de l’ex-président.
"Ils disent révolution et liberté, mais ils ne sont qu’une bande de voyous", "O juge, il ne faut avoir peur que d’Allah", criaient certains en brandissant des photos de M. Moubarak.
Pendant plusieurs semaines, il semblait entendu que l’ex-président allait être jugé à Charm el-Cheikh, jusqu’à ce que le ministère de la Justice annonce, la semaine dernière, qu’il serait transféré au Caire.
Son avocat, Farid al-Dib, va arguer que M. Moubarak est trop malade pour être jugé et qu’il n’a pas autorisé la répression brutale des manifestants.
M. al-Dib a assuré que M. Moubarak souffrait d’un cancer et, la semaine dernière, qu’il était dans le coma, ce que l’hôpital a démenti. L’un de ses médecins a affirmé à l’AFP qu’il était dans un état relativement stable mais qu’il était faible, car il refuse de s’alimenter, et très déprimé.
Diasporas-news –AFP