"Nous n’avons pas le choix. Nous devons retirer les mines du sable", explique Mohammed Zawawi, porte-parole de l’Union des forces révolutionnaires à Ajdabiya, à 80 km à l’est de Brega, sous le contrôle des rebelles depuis mai.
Le problème des mines a brisé l’élan des rebelles qui tentent de débarrasser totalement Brega des troupes loyalistes, a-t-il indiqué, même si dimanche un soldat loyaliste a été capturé et des dizaines d’autres se sont enfuis vers le village de Bishr, à l’ouest, sur la route de Ras Lanouf.
Depuis qu’ils se sont emparés de Brega le 18 juillet, les rebelles ont capturé entre 10 et 20 soldats loyalistes, selon lui.
Mais il reste quelques poches de résistance dans la ville, selon les rebelles qui les qualifient toutefois de "négligeables".
Selon M. Zawahi, un prisonnier a indiqué que "plus de 45.000 mines" avaient été posées par les troupes du régime autour de la ville côtière, située à 800 km à l’est de Tripoli et à 240 km au sud-ouest de Benghazi, la "capitale" des rebelles dans l’est du pays.
"Ils en avaient beaucoup et nous en avons trouvé beaucoup. Nous pensons que Kadhafi a posé des mines à l’intérieur de zones résidentielles et d’installations pétrolières", souligne-t-il.
Le colonel Ahmed Omar Bani, porte-parole militaire, affirme pour sa part que des experts des insurgés estiment à plus de "40.000" le nombre de mines effectivement posées au hasard dans et autour de Brega.
"Nous essayons de nettoyer toute la zone par nos propres moyens. Nous progressons lentement à cause des mines. A chaque mouvement, on peut perdre la vie", a affirmé le colonel Bani déplorant la vétusté de leur matériel, notamment des détecteurs de métaux.
"Beaucoup de nos combattants déminent à mains nues", ajoute-t-il.
Ce déminage à haut risque et la volonté d’éviter les pertes humaines ont fortement ralenti la campagne rebelle à Brega.
"Nous croyons qu’il reste peu de troupes dans la zone car elles ne ripostent et ne tirent plus autant qu’au début", a indiqué M. Zawawi.
"Nous ne voulons pas les tuer. Nous voulons leur laisser une chance de se retirer (…) soit pour nous rejoindre, soit pour se replier à Syrte", ville natale du colonel Kadhafi et bastion loyaliste sur la route côtière entre Brega et Tripoli.
Des conversations radio interceptées suggèrent que le moral des troupes loyalistes piégées est en berne, a indiqué M. Zawawi.
Selon ces discussions, "ils sont déprimés, déçus, ne veulent plus se battre mais y sont parfois obligés. Kadhafi a envoyé des troupes pour abattre quiconque voudrait battre en retraite et a abandonné des groupes de soldats sans véhicules pour qu’ils ne puissent pas fuir".
Les rebelles empêchent actuellement les journalistes de se rapprocher de Brega par mesure de sécurité, empêchant toute vérification de la situation.
L’insurrection mène une attaque sur deux fronts par l’est et par l’ouest, soutenue par des raids aériens ciblés de l’Otan, avant le début du ramadan, mois sacré du jeûne musulman, début août.
Samedi, des avions de l’Otan ont attaqué un entrepôt militaire du régime, un lance-roquettes multiples et un centre de contrôle et de commandement dans la zone de Brega, a indiqué l’Alliance atlantique.
Diasporas-News — AFP