mercredi, avril 24, 2024
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L'accusatrice de DSK divise les Guinéens du Bronx, qui veulent se protéger

L'accusatrice de DSK divise les Guinéens du Bronx, qui veulent se protéger
Il n’y a pas de petite Guinée à New York comme il y a une "little italy" ou un "China Town", mais des Guinéens dispersés qui vivent pour la plupart à Harlem, à Brooklyn et dans le Bronx, où l’accusatrice de DSK logeait jusqu’au début de l’affaire. Ses compatriotes ne ratent aucun épisode du "cas DSK".
Samedi, dans un restaurant guinéen d’Harlem, à quelques rues du Bronx, deux Guinéens discutent de l’affaire dans un français parfait.
Mohamed est un quinquagénaire Malinké, l’une des deux ethnies principales de Guinée. Pour lui, "la fille aurait dû négocier directement avec DSK et ne pas saisir la justice américaine. Parce que maintenant son nom est partout et ça, ça n’est pas bon". Il en est certain, "elle a menti".
Le serveur du restaurant, la vingtaine, fait la moue. Lui appartient à l’autre ethnie, les Peuls, comme l’accusatrice de DSK. "Moi je ne crois pas qu’elle ait menti car une femme peule ne peut pas mentir", lui répond-il.
Une fois seul, loin du restaurant, Mohamed confiera à l’AFP: "Pour moi les Peuls aiment l’argent et ce sont des menteurs. Pour moi, elle n’est pas guinéenne, elle est Peule". Sangaré, un collègue guinéen et Malinké comme lui, est moins direct, mais reste réservé: "Ce qu’elle a fait, ça la regarde".
"Ca risque de salir toute la communauté guinéenne"
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Un peu plus à l’est, dans le Bronx, dans la 166e rue, un bâtiment en briques rouges de deux étages abrite la mosquée "Futa islamic center" de la communauté peule du Bronx, où la femme de chambre venait prier.
En ce week-end ensoleillé, des petites filles voilées jouent à chat devant l’entrée. L’une d’entre elle tient sous le coude un cahier jaune intitulé "islamic studies". Un petit garçon porte un sac à dos "Olympique de Marseille".
"Je suis tout ça", dit Tidiane Ba, un Guinéen venu chercher ses enfants à la mosquée. "Peut-être qu’elle a menti. Si c’est le cas, ça risque de salir toute la communauté guinéenne s’il y a des gens mal intentionnés. Mais même si elle a menti, je suis sûr qu’il s’est quand même passé quelque chose".
Devant le bâtiment où plus d’une dizaine de journalistes sont venus depuis deux jours recueillir le témoignage des Guinéens sur le dernier rebondissement de l’affaire DSK, Mahmadou Barry, prend ses distances avec sa compatriote.
"Si elle a menti, c’est elle qui a menti", dit-il, "ce n’est pas la communauté guinéenne qui a menti". "Ce n’est pas mon affaire, je ne vais pas fouiller dans les affaires des autres", insiste-t-il.
L’imam peul de la mosquée, Abdourahmane Bah, accueille les journalistes à bras ouvert. "Nous attendons que la justice se prononce. Nous respecterons sa décision", dit-il à l’AFP. "En attendant la porte est ouverte. Elle est Guinéenne, elle fait partie de la communauté, c’est une soeur", dit-il à propos de la femme de chambre qui vivait à quelque rues de là.
L’imam est néanmoins bien conscient des déchirements que provoque l’affaire chez ses compatriotes. "Il y a des dizaines d’ethnies en Guinée et certains en profitent pour montrer que leur ethnie est meilleure, plus conservatrice" que celle de l’accusatrice, dit-il en anglais.
Vendredi, le procureur de New York a révélé que la plaignante avait menti sous serment, livrant un récit "erroné" de l’agression présumée. Deux heures après, l’imam du Bronx a fait un prêche centré sur l’importance de "dire la vérité, de ne pas mentir". Il jure pourtant que c’est une pure coïncidence.

Diasporas-News  —   AFP

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