Jugé devant le tribunal correctionnel de Paris, le CCFD-Terre solidaire est accusé de diffamation par le chef d’Etat équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, pour un rapport publié en juin 2009, et intitulé "Biens mal acquis. A qui profite le crime?"
Dans ce rapport, consacré à la corruption dans une trentaine de pays en voie de développement, l’ONG avait pointé les "agissements" de plusieurs chefs d’Etat, dont le président Obiang Nguema, dont le régime était qualifié "d’autoritaire".
"La fortune amassée par le clan Obiang en Guinée équatoriale est estimée entre 500 et 700 millions de dollars (…) Cet enrichissement proviendrait du détournement de la rente pétrolière", écrivaient les deux auteurs de ce rapport, Jean Merckaert et Antoine Dulin.
"Le dictateur guinéen et dix membres de sa famille sont accusés d’avoir blanchi, entre 2000 et 2003, environ 26,5 millions de dollars en achat immobiliers, via un compte au Banco Santander de Madrid", ajoutaient-ils.
Lors de l’audience, vendredi, l’ONG a maintenu ses affirmations, contestées par les avocats de M. Obiang.
"Ce qui est écrit par le CCFD est connu par tout le grand public et confirmé par la quasi totalité des personnes qui connaissent la région", a plaidé le président de l’ONG, Guy Aurenche, assurant que de nombreuses sources avaient été utilisées pour le rapport, dont des documents du sénat américain et de l’ONU.
Les avocats des parties civiles ont dénoncé "l’absence de sérieux" du rapport, "simple compilation" de documents existants et de coupures de presse, critiquant la "mauvaise foi" de ses auteurs.
"A aucun moment vous n’avez cherché à prendre contact avec les autorités du pays", a déploré l’un des conseils de M. Obiang, Me Olivier Pardo, regrettant que les auteurs du rapport n’aient pas effectué de "débat contradictoire" et ne se soient pas rendus en Guinée équatoriale lors de leur travail d’enquête.
A l’issue de l’audience, le jugement devait être mis en délibéré.
Teodoro Obiang Nguema, 69 ans, dirige la Guinée équatoriale d’une main de fer depuis plus de 30 ans. La découverte de pétrole dans son pays lui a permis d’accéder à une reconnaissance internationale jadis interdite, en se faisant élire début 2011 président de l’Union africaine.
Il fait partie des trois chefs d’Etat africains visés par une plainte des "biens mal acquis" déposée en 2008 à Paris par l’ONG Transparency International France (TIF), avec le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso et le défunt chef d’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba.
Deux juges d’instruction, Roger Le Loire et René Grouman, ont été désignés pour mener l’enquête sur le patrimoine en France de ces trois présidents. Des perquisitions ont eu lieu mi-juin chez des avocats et notaires dans le cadre de cette enquête.
Dans ce rapport, consacré à la corruption dans une trentaine de pays en voie de développement, l’ONG avait pointé les "agissements" de plusieurs chefs d’Etat, dont le président Obiang Nguema, dont le régime était qualifié "d’autoritaire".
"La fortune amassée par le clan Obiang en Guinée équatoriale est estimée entre 500 et 700 millions de dollars (…) Cet enrichissement proviendrait du détournement de la rente pétrolière", écrivaient les deux auteurs de ce rapport, Jean Merckaert et Antoine Dulin.
"Le dictateur guinéen et dix membres de sa famille sont accusés d’avoir blanchi, entre 2000 et 2003, environ 26,5 millions de dollars en achat immobiliers, via un compte au Banco Santander de Madrid", ajoutaient-ils.
Lors de l’audience, vendredi, l’ONG a maintenu ses affirmations, contestées par les avocats de M. Obiang.
"Ce qui est écrit par le CCFD est connu par tout le grand public et confirmé par la quasi totalité des personnes qui connaissent la région", a plaidé le président de l’ONG, Guy Aurenche, assurant que de nombreuses sources avaient été utilisées pour le rapport, dont des documents du sénat américain et de l’ONU.
Les avocats des parties civiles ont dénoncé "l’absence de sérieux" du rapport, "simple compilation" de documents existants et de coupures de presse, critiquant la "mauvaise foi" de ses auteurs.
"A aucun moment vous n’avez cherché à prendre contact avec les autorités du pays", a déploré l’un des conseils de M. Obiang, Me Olivier Pardo, regrettant que les auteurs du rapport n’aient pas effectué de "débat contradictoire" et ne se soient pas rendus en Guinée équatoriale lors de leur travail d’enquête.
A l’issue de l’audience, le jugement devait être mis en délibéré.
Teodoro Obiang Nguema, 69 ans, dirige la Guinée équatoriale d’une main de fer depuis plus de 30 ans. La découverte de pétrole dans son pays lui a permis d’accéder à une reconnaissance internationale jadis interdite, en se faisant élire début 2011 président de l’Union africaine.
Il fait partie des trois chefs d’Etat africains visés par une plainte des "biens mal acquis" déposée en 2008 à Paris par l’ONG Transparency International France (TIF), avec le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso et le défunt chef d’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba.
Deux juges d’instruction, Roger Le Loire et René Grouman, ont été désignés pour mener l’enquête sur le patrimoine en France de ces trois présidents. Des perquisitions ont eu lieu mi-juin chez des avocats et notaires dans le cadre de cette enquête.
AFP