La moitié de la nourriture produite dans le monde serait gaspillée chaque année, soit entre 1,2 et 2 milliards de tonnes d’aliments, selon un rapport rendu public jeudi par les médias britanniques.
« Entre 30 et 50% » des 4 milliards de tonnes de nourriture produites annuellement dans le monde « n’atteindra jamais un estomac humain », expliquent les auteurs du rapport de l’Institution of Mechanical Engineers (IMeche), un organisme qui vise à promouvoir l’ingénierie dans le monde.
Intitulé « Global Food: Waste Not, Want Not », le rapport dénonce « des infrastructures et dispositifs de stockage inadaptés » et « des dates limite de vente trop strictes ».
Les auteurs pointent aussi du doigt le comportement des consommateurs, critiquant notamment les offres « un acheté-un offert » ou l’exigence de « perfection esthétique » du produit aux yeux des acheteurs.
En Europe et aux Etats-Unis notamment, « jusqu’à la moitié de la nourriture achetée est jetée par le consommateur lui-même », poursuit le texte.
Cette perte nette ne se limite pas, selon le rapport, aux déchets générés par les aliments non consommés. Le gâchis est visible à tous les niveaux de la chaîne de production alimentaire: « 550 milliards de mètres cube d’eau » sont ainsi utilisés en vain pour faire pousser ces aliments perdus.
Selon le Dr Tim Fox de l’Imeche, « la quantité de nourriture gâchée dans le monde est stupéfiante. Ces aliments pourraient être utilisés pour nourrir la population mondiale grandissante et plus particulièrement ceux qui souffrent de faim ».
Entre 2010 et 2012, 860 millions de personnes à travers le monde souffraient de malnutrition, selon l’organisation de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).
« C’est aussi un gâchis inutile de terres, d’eau et de ressources énergétiques utilisées pour produire, transformer et distribuer cette nourriture », a souligné le Dr Fox.
Le rapport recommande d’améliorer « les procédés et les infrastructures, tout en changeant l’état d’esprit du consommateur », ce qui permettrait d’offrir « 60 à 100% de nourriture en plus » sans augmenter la production, tout en libérant du terrain et en diminuant la consommation d’énergie.
En 2075, la population mondiale devrait atteindre environ 9,9 milliards d’habitants, selon l’ONU, soit quelque 2,9 milliards de bouches de plus à nourrir qu’aujourd’hui.
AFP