Le président de la Transition malgache Andry Rajoelina, qui a renoncé à se porter candidat à la présidentielle prévue en mai, a promis mercredi qu’il reviendrait un jour au pouvoir et s’est comparé à l’ancien président français Charles De Gaulle.
« Je reviendrai. Je promets au peuple malgache que le jour viendra où nous allons sauver ensemble ce pays », a déclaré le jeune dirigeant, âgé de 38 ans, dans une interview à Radio France Internationale (RFI).
« Pourquoi je ne serais-pas le De Gaulle malgache? », s’est-il interrogé. Faisant le parallèle avec l’ancien chef de l’Etat français, il a noté qu’il avait su, comme lui-même, « prendre la décision de se retirer au moment voulu ».
« Mais le peuple s’en souviendra, et c’est le peuple-même qui réclamera celui qui doit diriger son pays », a-t-il aussitôt ajouté.
L’homme fort de Madagascar s’est également réclamé de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, « un homme qui a beaucoup souffert mais qui a gagné son combat ».
Se posant en « homme d’Etat », Andry Rajoelina a estimé qu’il était en mesure de se présenter et qu’il aurait emporté la présidentielle, mais a reconnu que son élection aurait sans doute été contestée et aurait manqué de légitimité.
Avouant avoir écouté les conseils du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, il a par ailleurs souhaité que l’ex-président –exilé en Afrique du Sud– Marc Ravalomanana, qu’il a renversé en 2009, ne rentre pas au pays avant les élections « afin que les élections puissent se tenir sans perturbations ».
Condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour le meurtre d’une trentaine de manifestants par sa garde présidentielle lors des émeutes qui l’ont emporté, M. Ravalomanana pourrait semer le trouble s’il rentre avant que le nouveau chef de l’Etat ne soit entré en fonction, selon lui.
Le président de la Transition malgache a par ailleurs affirmé ne pas vouloir se présenter aux élections législatives, refusant de dire si son parti « TGV » proposerait un candidat aux élections.
Il n’a pas exclu un « scénario à la Poutine », qui le verrait être Premier ministre alors que l’un de ses lieutenants deviendrait chef de l’Etat.
« Nous allons voir », a-t-il dit à cet égard, promettant une décision « dans quelques semaines ».
Madagascar est plongée dans une grave crise depuis le renversement de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina en mars 2009, et les élections présidentielle et législatives prévues en mai-juillet sont censées permettre un retour à l’ordre constitutionnel, qui permettrait, notamment, une reprise de l’aide internationale.
AFP