Le 52e anniversaire de l’assassinat de Patrice Lumumba a été marqué jeudi à Kinshasa par une cérémonie en présence du président Joseph Kabila au pied de la statue du héros de l’indépendance congolaise, assassiné le 17 janvier 1961.
Comme chaque année, cette date anniversaire a été déclarée fériée. Devant environ un millier de personnes, le chef de l’Etat, différents corps constitués et chefs coutumiers ont déposé une gerbe aux pieds de la statue qui délimite l’entrée de la ville.
« Nous devons l’honorer car nous lui devons l’indépendance », a affirmé à l’AFP Marcel Tabei, député, secrétaire général de l’alliance nationale des autorités traditionnelles du Congo, coiffé une toque en peau de léopard et le cou ceint d’un collier de dents de lion.
Lumumba, premier Premier ministre du Congo de juin à septembre 1960 avait prononcé le jour de l’indépendance un virulent discours dénonçant les abus de la colonisation belge et marquant sa rupture avec l’ancienne métropole.
Après la prise du pouvoir par Joseph-Désiré Mobutu, mi-septembre, Lumumba, jugé trop proche de Moscou, a été emprisonné puis transféré au Katanga (sud-est), région minière qui avait fait sécession avec le soutien de la Belgique. Il y a été assassiné, le 17 janvier 1961.
En pleine guerre froide, l’ombre de la CIA a plané sur l’opération. En 2001 une commission d’enquête parlementaire belge a conclu à la « responsabilité morale » de la Belgique qui a présenté ses excuses au Congo.
En décembre dernier la justice belge a annoncé qu’à la demande de la famille elle allait lancer une enquête sur cet assassinat dans le cadre de la loi dite de « compétence universelle », qui autorise la poursuite de personne soupçonnée de crimes de guerre, de crimes contre l’Humanité ou de génocide si les plaignants ou l’accusé ont un lien avec la Belgique.
Huit suspects, identifiés car il s’agit d’anciens policiers, de responsables politiques et de fonctionnaires seraient toujours en vie, selon l’agence Belga.
AFP