mardi, avril 30, 2024
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RDC: le M23 "destitue" de ses fonctions son chef politique Jean-Marie Runiga

RDC: le M23
Le Mouvement du 23 mars (M23) en rébellion contre le gouvernement de la république démocratique du Congo depuis mai dernier a destitué mercredi le président de sa branche politique, Jean-Marie Runiga, qu’il accuse de soutenir le général mutin Bosco Ntaganda, a-t-on appris mercredi auprès de la rébellion.
L’intérim de la présidence politique est assurée par le général Sultani Makenga qui était jusqu’à présent responsable militaire du M23. Le M23 est basé sur une partie du territoire dans l’est du pays et a occupé Goma, la capitale provinciale du Nord Kivu en novembre dernier pendant une dizaine de jours.
« Monsieur Runiga vient d’être destitué de ses fonctions de président du mouvement pour incapacité et incompétence. Il appuie financièrement un général recherché par la Cour pénale internationale: monsieur le général de brigade Bosco Ntaganda », a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23.
Jean-Marie Runiga a « détourné les ressources financières du mouvement pour appuyer des activités illégitimes et prohibées notamment le recrutement des cadres politiques et militaires pour le compte du général (…) Ntaganda », accuse le général Makenga dans un communiqué.
Il précise que cet appui, qualifié de « haute trahison », a permis au général mutin de « tenter une incursion dans l’espace sous notre contrôle pour y semer troubles et divisions ». 

RDC: le M23
La destitution a été prise « devant le haut-commandement militaire et devant le congrès », réunis mercredi, a indiqué le lieutenant-colonel Kazarama. Selon lui, Jean-Marie Runiga « a reconnu qu’il avait collaboré » avec Ntaganda, « donc il a avoué », a-t-il dit.
Le porte-parole a expliqué que l’ex-président politique a quitté la résidence qu’il habitait à Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda, pour « rejoindre » le général Ntaganda dans le « parc des Virunga », à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda – deux pays accusés par l’ONU de soutenir le M23, ce qu’ils réfutent.
Il a par ailleurs souligné que des militaires pro-Ntaganda ont quitté le M23 avec Runiga, mais n’a pas pu donner leur nombre.
Cette décision intervient alors que des affrontements ont opposé dimanche soir les factions rivales du mouvement rebelle. Selon une source hospitalière, ils auraient fait 10 morts, mais selon le gouvernement 17 morts ont été dénombrés après un échange de tirs.
Dès le premier jour de sa création, en mai, le M23 a réfuté tout lien avec le général Ntaganda, sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité – dont l’enrôlement présumé d’enfants soldats.
Cependant, plusieurs ONG et des rapports de l’ONU affirment que le M23 est en réalité dirigé par Bosco Ntaganda, ex-chef l’état-major du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une rébellion intégrée dans l’armée en 2009 et dont sont issus la plupart des membres du M23. 

AFP 

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