lundi, décembre 23, 2024
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Guinée: heurts entre des commerçants dans la banlieue de Conakry, des blessés

Guinée: heurts entre des commerçants dans la banlieue de Conakry, des blessés
Des heurts entre des commerçants ont éclaté vendredi dans la banlieue de Conakry, pour une raison inconnue, poussant les forces de l’ordre à se déployer, selon des témoins et un journaliste de l’AFP qui a compté au moins sept blessés par jets de pierre.
Ces heurts sont les troisièmes en trois jours consécutifs en banlieue de Conakry.
Vendredi matin, des vendeurs, essentiellement de pièces détachées automobiles, ont commencé à attaquer à coups de pierres des vendeurs de denrées alimentaires, qui ont riposté également par jets de pierre, ont rapporté des témoins.
Le correspondant de l’AFP a compté sept personnes blessées par des jets de pierre dans les quartiers de Madina et de Matam.
Les violences ont entraîné la fermeture du marché de Madina, le plus grand de la ville, et vidé ses rues et artères riveraines habituellement grouillantes d’activités. Les boutiques ont fermé et peu de véhicules se risquaient à circuler.
Des policiers, gendarmes et militaires ont été déployés dans la banlieue pour tenter de ramener le calme. Aucune perturbation n’était toutefois notée dans le centre-ville de Conakry, abritant de nombreux services publics et ambassades et où aucun dispositif sécuritaire inhabituel n’était visible.
Plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry avaient déjà été secoués par des heurts mercredi et jeudi.
Mercredi, l’opposition guinéenne avait appelé à une manifestation qui avait dégénéré en violents affrontements, faisant 130 blessés, dont 68 parmi les forces de l’ordre, selon un bilan officiel. Un lycéen, blessé dans ces violences, y a succombé, selon une source hospitalière, et le gouvernement a annoncé vendredi qu’un policier était aussi décédé des suites de ses blessures.
« Le brigadier chef de police Michel Tolno, en service à la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS) » en banlieue, blessé mercredi, « est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement, le ministre Albert Damantang Camara, qui a appelé au calme.
Jeudi, alors que l’opposition avait appelé à une journée ville morte, des échauffourées avaient aussi opposé des forces de l’ordre à des jeunes dans des quartiers de la banlieue de Conakry réputés favorables à l’opposition. Plusieurs jeunes avaient été interpellés, selon un journaliste de l’AFP, des témoins ont parlé de « plusieurs dizaines » d’arrestations.
Dans un communiqué transmis à l’AFP vendredi par la présidence guinéenne, le gouvernement « constate avec regret » ces « nouveaux incidents signalés aujourd’hui (vendredi) dans certains quartiers de la capitale », sans se prononcer sur leurs origines.
Il « invite l’ensemble de la population à garder le calme et la sérénité, afin que les forces de sécurité continuent leur mission de maintien de l’ordre » et appelle les Guinéens à « faire confiance à la justice qui prend toutes les dispositions, afin que dans le cadre de la loi, tous les auteurs de délits de trouble à l’ordre public puissent répondre de leurs actes ».
Le communiqué annonce par ailleurs que le président Apha Condé recevra lundi « l’ensemble des organisations politiques » et exhorte à la retenue, « afin que la Guinée s’achemine vers la tenue d’élections législatives libres et transparentes ».
L’opposition guinéenne a multiplié ces derniers mois les manifestations pour exiger l’organisation d’élections législatives libres et transparentes, scrutin repoussé depuis 2011 et maintenant fixé au 12 mai. 

AFP 

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