dimanche, décembre 22, 2024
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Cameroun: Dabanga, village sous tension après l'enlèvement des Français

Cameroun: Dabanga, village sous tension après l'enlèvement des Français
« Que Dieu fasse qu’ils soient libérés », affirme une habitante de Dabanga, petit village camerounais sur la frontière nigériane où a été enlevée le 19 février la famille de sept Français dont quatre enfants par des éléments se réclamant du groupe islamiste Boko Haram.
« C’est mal. On est inquiet. On espère qu’ils seront retrouvés avec les enfants. On n’aime jamais voir souffrir des enfants », poursuit cette jeune mère de six enfants qui préfère ne pas dévoiler son nom.
Elle est une des rares habitantes à accepter de parler. Les dizaines d’hommes interrogés auparavant préfèrent faire semblant de ne pas comprendre le Français avant de refuser, tête baissée, toute conversation une fois un interprète trouvé.
« Il faut les comprendre, souligne une source sécuritaire sur place. Le Nigeria est là, à l’antenne téléphonique (située de l’autre côté d’un petit cours d’eau à une centaine de mètres à peine). L’année dernière, près d’ici, au Nigeria, 17 personnes ont été tuées (dans une attaque de Boko Haram). Tout le village d’en face a voulu traverser… les gens ont peur ».
« Ils savent que Boko Haram est tout près. Certains se faufilent certainement parmi eux », affirme une autre source sécuritaire.
Le petit village de 500 à 1.000 habitants s’articule autour du poste de douanes et de la barrière érigée sur la route. Les commerces de boissons, d’alimentation, de téléphones ou de pièces détachées sont de chaque côté de la voie. En plus de la douane, le village compte aussi un commissariat et une gendarmerie..
C’est pourtant à moins de deux kilomètres de là, au nord, sur la route nationale 1 que la famille française a été enlevée par des hommes à moto, qui visiblement les attendaient.
Une petite route en terre. 500 m à peine. Un petit gué et on est au Nigeria. Le gué porte encore les traces aujourd’hui sèches des roues de la voiture de la famille qui s’est embourbée. La voiture, un 4×4 japonais de couleur foncée, est devant la gendarmerie, sous bonne garde.

Cameroun: Dabanga, village sous tension après l'enlèvement des Français
Le petit village de 500 à 1.000 habitants s’articule autour du poste de douanes et de la barrière érigée sur la route. Les commerces de boissons, d’alimentation, de téléphones ou de pièces détachées sont de chaque côté de la voie. En plus de la douane, le village compte aussi un commissariat et une gendarmerie..
C’est pourtant à moins de deux kilomètres de là, au nord, sur la route nationale 1 que la famille française a été enlevée par des hommes à moto, qui visiblement les attendaient.
Une petite route en terre. 500 m à peine. Un petit gué et on est au Nigeria. Le gué porte encore les traces aujourd’hui sèches des roues de la voiture de la famille qui s’est embourbée. La voiture, un 4×4 japonais de couleur foncée, est devant la gendarmerie, sous bonne garde.
Son intérieur témoigne de la vie interrompue de la famille. Derrière le conducteur, une casquette et une énorme boite contenant toutes sortes de médicaments et du matériel de premiers soins. La preuve que la famille était responsable et ne s’est pas aventurée au nord du Cameroun sans réfléchir. A l’avant, entre le conducteur et le passager, un livre rouge: les Evangiles. Sur le siège passager, du papier absorbant et des CD de musique africaine. A l’arrière du 4×4, un chapeau de paille et +Le livre de la jungle+, version junior.
Selon les autorités camerounaises, les sept Français, qui visitaient un parc national quand ils ont été kidnappés, auraient été transportés dans le nord-est du Nigeria voisin. Des sources sécuritaires parlent aussi de la zone du lac Tchad aussi bien au Nigeria, au Cameroun qu’au Tchad.
 

Cameroun: Dabanga, village sous tension après l'enlèvement des Français
vivent à Yaoundé, depuis l’automne 2011. Son frère, Cyril Moulin-Fournier, qui les accompagnait, vit à Barcelone.
Depuis l’enlèvement, des hommes du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une des forces d’élite du Cameroun, sont déployés dans toute la région. Gendarmes et militaires sillonnent aussi les principales routes et obligent désormais tout étranger à circuler avec une escorte. « La zone est sécurisée », assurent les autorités.
A l’abri des regards indiscrets et la peur dans le regard, un commerçant accepte finalement de parler: « Tout le village est inquiet. Notamment pour les enfants. Nous sommes musulmans mais pas pour Boko Haram. Ce sont des gens méchants », explique-t-il.
« Mais, nous avons peur. Entre nous, on parle souvent de l’enlèvement, de la peur… Boko Haram, ce n’est pas Camerounais, c’est Nigérian mais ils sont là, tout près », ajoute-t-il. 

AFP 

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