dimanche, décembre 22, 2024
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Egypte: heurts près du siège des Frères musulmans, plus de 120 blessés

Egypte: heurts près du siège des Frères musulmans, plus de 120 blessés
Des heurts ont opposé vendredi des manifestants de l’opposition à des membres des Frères musulmans et à la police près du siège de la confrérie en banlieue du Caire, devenu la cible de la colère des opposants aux islamistes au pouvoir.
Plus de 120 personnes ont été blessées dans les violences, a annoncé à l’agence officielle Mena le responsable des services de secours, Mohammed Soltane.
En soirée, plusieurs groupes de manifestants se trouvaient toujours aux abords du siège des Frères musulmans, situé sur la colline du Moqattam, dans la banlieue de la capitale, et placé sous forte protection de la police anti-émeute en prévision de la manifestation.
Plus tôt, des manifestants avaient arrêté et battu trois sympathisants islamistes, dont deux ont été dévêtus, a rapporté un journaliste de l’AFP sur place. Ils ont aussi stoppé une ambulance qui transportait un membre des Frères musulmans blessé et l’ont détenu.
Quatre bus affrétés pour transporter des membres de la confrérie islamiste jusqu’au siège ont en outre été brûlés.
En face, des partisans des Frères musulmans ont tiré à la chevrotine, a constaté le journaliste de l’AFP.

Egypte: heurts près du siège des Frères musulmans, plus de 120 blessés
« Je suis venu exprès de Bilbeiss (delta du Nil, ndlr) pour protéger le siège avec mes camarades », a dit à l’AFP un membre des Frères musulmans.
« Moutons! Troupeau! Vous marchez derrière Badie! », ont scandé les opposants, en référence au Guide suprême de la confrérie Mohammed Badie, accusé d’être le véritable décideur en Egypte dans l’ombre du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie.
M. Morsi, aujourd’hui confronté à une forte vague de mécontentement, est accusé par ses opposants d’avoir trahi la « révolution » et de ne pas avoir su traiter les graves problèmes économiques et sociaux du pays.
« C’est une justification mensongère, une tentative de couvrir les voyous. Exprimer une opinion doit se faire de manière pacifique », a dénoncé un haut responsable des Frères musulmans, Abderrahmane al-Barr, sur la télévision d’Etat.

Egypte: heurts près du siège des Frères musulmans, plus de 120 blessés
Les deux camps avaient d’abord échangé des jets de pierres près du siège. Les opposants ont ensuite tenté de forcer le cordon des forces de l’ordre, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.
Les violences se sont ensuite propagées à travers le quartier, en particulier à l’entrée du Moqattam, où des partisans des Frères s’étaient postés pour empêcher l’arrivée de centaines d’opposants venus à pied d’un autre quartier.
Au même moment, dans le quartier de Manial, au Caire, un autre local des Frères musulmans a été saccagé par un groupe d’hommes, a affirmé à l’AFP un porte-parole de la confrérie, Ahmed Aref.
Et dans le delta du Nil, le siège du parti des Frères musulmans à Mahalla a été incendié par des manifestants, a rapporté l’agence Mena.
Des militants de l’opposition, y compris des membres des Black Bloc -hostiles aux islamistes et manifestant cagoulés- avaient appelé à se rassembler au Moqattam contre les Frères musulmans.
Le secrétaire général de la confrérie, Mahmoud Hussein, avait réagi en affirmant que les islamistes protègeraient eux-mêmes leur siège « si la police n'(assumait) pas ses responsabilités ».
Le 17 mars, des heurts avaient déjà eu lieu devant le siège entre la police anti-émeutes et des manifestants hostiles à la mouvance islamiste, au lendemain de l’agression de plusieurs opposants qui taguaient les murs devant le siège de la confrérie.
Des journalistes et des photographes présents pour couvrir l’événement avaient également été battus, selon les médias locaux, contribuant à dégrader le climat entre la confrérie et une grande partie de la presse égyptienne.
Depuis l’élection de M. Morsi à la présidence en juin 2012, une trentaine de locaux de la confrérie ont été attaqués à travers le pays.
Opposants et islamistes se sont déjà affrontés par le passé, en particulier devant le palais présidentiel en décembre. Les violences avaient alors fait au moins 11 morts. 

AFP 

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