L’ancien président Bill Clinton était mercredi la superstar de la deuxième journée de la convention démocrate de Charlotte, dont l’apothéose prévue jeudi, le discours d’investiture de Barack Obama dans un stade, a été contrariée par la météo.
M. Clinton, resté très populaire, doit intervenir mercredi à partir de 22H30 (jeudi 02H30 GMT) devant les 6.000 délégués réunis dans le « Time Warner Cable Arena » au centre de la grande ville de Caroline du Nord (sud-est), couronnement d’une soirée de discours sur les thèmes socio-économiques.
Les démocrates espèrent de M. Clinton qu’il électrisera la salle comme l’a fait mardi soir Michelle Obama, dont l’intervention a été qualifiée de sans-faute par la presse américaine.
M. Obama, qui est arrivé mercredi après-midi à Charlotte, tentera le 6 novembre de conserver la Maison Blanche face au républicain Mitt Romney, quatre ans après le début d’une crise économique aiguë qui a coûté plus de huit millions d’emplois aux Etats-Unis. Les républicains accusent M. Obama d’incompétence dans ce dossier.
Président de 1993 à 2001, M. Clinton, 66 ans, devrait rappeler que sous son administration, le pays a traversé une période de forte croissance, de chômage faible et de surplus budgétaires, malgré une politique fiscale moins avantageuse pour les riches que celle défendue par les républicains.
Une enceinte cinq fois plus petite pour Obama
Bill Clinton a vécu des relations compliquées avec M. Obama, vainqueur de la primaire démocrate en 2008 face à l’ancienne Première dame Hillary Clinton. Mais il s’est progressivement mis au service de son successeur et a décoché des attaques acérées contre M. Romney.
« Avec son charisme, il est capable d’atteindre des gens qui n’écouteront pas le président Barack Obama, juste à cause de sa couleur de peau », dit à l’AFP Jonice Crawford Butler, une militante démocrate venue du Michigan (nord).
Parmi les autres intervenants de mercredi figurent l’élu de la Chambre Barney Frank, co-auteur d’une loi d’encadrement des activités bancaires, et Elizabeth Warren, une candidate au Congrès qui a porté le projet d’une agence publique de défense des consommateurs face à l’hostilité des républicains.
Dans une campagne âpre qui reflète le faible écart des sondages, le camp de M. Romney a assuré que M. Obama, sous qui la dette publique a crû de plus de 5.000 milliards de dollars, ne pouvait pas décemment se réclamer de M. Clinton.
L’ancien gouverneur du New Hampshire (nord-est) John Sununu a estimé qu' »en terme d’irresponsabilité budgétaire, le président Obama ne se distingue pas seulement de l’héritage Clinton, il le fait voler en éclats et l’écrase au rouleau-compresseur ».
Après le discours de M. Clinton, les délégués doivent procéder à un vote formel de désignation de M. Obama. Son discours d’investiture jeudi soir n’aura pas lieu comme prévu dans un stade découvert de 73.000 places, mais dans le « Time Warner Cable Arena », une enceinte cinq fois plus petite, en raison d’un risque de violents orages.
Les démocrates ont démenti avoir eu du mal à remplir ce stade comme certains républicains l’ont insinué. Une porte-parole de l’équipe de campagne de M. Obama a affirmé que M. Obama était déçu de cette occasion manquée, mais que la sécurité primait.
Les deux filles des Obama, âgées de 11 et 14 ans, assisteront au discours de leur père, a par ailleurs indiqué la Maison Blanche.
La convention terminée, M. Obama, accompagné de son épouse, doit repartir en campagne vendredi avec son vice-président Joe Biden dans le New Hampshire, Etat où M. Romney a prévu de se rendre le même jour. Les deux camps auront les yeux rivés sur les chiffres mensuels du chômage qui tomberont en début de matinée.
AFP