Le président Barack Obama s’apprêtait jeudi soir à tracer les grandes lignes de ce qu’il entend faire pour relancer une économie américaine encore chancelante et expliquer à ses partisans, et au-delà aux Américains, pourquoi il mérite un second mandat.
Dans son discours devant la convention du Parti démocrate réunie à Charlotte, prévu vers 22H10 locales (02H10 GMT vendredi), M. Obama, « conscient que les gens sont inquiets », devait « exposer clairement le choix qui est présenté aux Américains » à l’élection du 6 novembre qui l’opposera au républicain Mitt Romney, a déclaré un haut responsable démocrate.
L’entrée en scène du président Obama dans l’enceinte du Time Warner Cable Arena –et non dans un stade de 73.000 places, la faute au mauvais temps– intervient à un moment clé dans la campagne, à deux mois exactement d’une élection qui s’annonce extrêmement serrée.
MM. Obama et Romney sont dans un mouchoir de poche selon les derniers sondages, sur fond de chômage très élevé pour les Etats-Unis, à 8,3%.
« Barack a dit que cette élection serait même plus serrée que la dernière. Toutes les élections sont serrées dans ce pays. Mais celle-là pourrait se jouer sur quelques milliers de votes dans un seul Etat-clé », a affirmé jeudi la Première dame Michelle Obama devant le groupe des femmes démocrates.
Le président devait expliquer comment il a tout fait pour que l’Amérique ne plonge pas dans une récession encore pire, accuser les républicains de lui avoir laissé –comme l’assurait l’ancien président Bill Clinton mercredi soir dans un discours enlevé– « une pagaille totale » il y a quatre ans, et mettre en garde contre les politiques proposées par son rival républicain.
Depuis mardi dans la grande ville de Charlotte en Caroline du Nord (sud-est), de grands noms du parti, élus locaux ou simples particuliers ont développé leurs arguments en faveur d’un nouveau mandat de quatre ans pour leur champion.
« Nous allons entendre le meilleur discours de sa vie ce soir », assurait une volontaire démocrate, Brenda Stone, tandis qu’une déléguée du Michigan, Lavonia Perryman, tempérait quelque peu les attentes en jugeant difficile qu’il puisse reproduire l’exaltation de son discours devant la convention de Denver (Colorado, ouest) en 2008.
En campagne dès vendredi
Mercredi soir, Bill Clinton a une fois encore montré qu’il était un orateur hors pair en prononçant un vibrant plaidoyer en faveur de son successeur. L’ex-président a dit croire en lui « de tout coeur » et insisté sur ses capacités à redresser l’économie.
« Sommes-nous là où nous le souhaitons? Non. Est-ce que le président est satisfait? Non. Mais sommes-nous dans une meilleure situation que quand il a pris ses fonctions, avec une économie en chute libre, qui perdait 750.000 emplois par mois? La réponse est oui! », s’est-il écrié devant une foule conquise.
M. Obama est devenu officiellement le candidat des démocrates dans la nuit de mercredi à jeudi, quand les délégations des différents Etats ont procédé au vote en sa faveur. Son adversaire républicain avait été adoubé par la convention de son parti une semaine plus tôt à Tampa, en Floride (sud-est).
M. Obama sera précédé jeudi soir sur scène par le candidat malheureux de 2004 John Kerry, qui parlera politique étrangère, et par son propre vice-président Joe Biden.
Il y sera certainement question de la décision du président de retirer les troupes d’Irak, comme promis, et de l’audace d’avoir envoyé au Pakistan l’année dernière un commando pour tuer Oussama ben Laden.
Alors que le vote anticipé dans certains Etats pour la présidentielle a commencé jeudi, M. Obama doit repartir en campagne vendredi avec M. Biden dans le New Hampshire (nord-est) et l’Iowa (centre), deux Etats-clé où M. Romney a prévu de se rendre le même jour.
Les deux camps auront les yeux rivés sur l’éventuel rebond de la conv
ention sur les intentions de vote en faveur de M. Obama, tout comme sur les chiffres mensuels du chômage qui tomberont vendredi matin.
AFP