Le président égyptien Mohamed Morsi a estimé que son pays et les Etats-Unis étaient de « vrais amis » mais pas forcément des alliés, dans une interview publiée samedi soir par le New York Times.
M. Morsi, attendu dimanche à New York pour une visite à l’ONU quelques jours avant l’assemblée générale de l’organisation, était interrogé sur les propos tenus mi-septembre par le président américain Barack Obama, qui avait surpris en affirmant que les Etats-Unis ne « considér(aient) pas (les Egyptiens) comme des alliés », ni « comme des ennemis ».
Interrogé pour savoir s’il considérait son pays comme un allié des Etats-Unis, le président égyptien est resté évasif, répondant simplement: « cela dépend de votre définition d’un allié ».
M. Morsi a toutefois estimé que les deux pays étaient de « vrais amis ».
Après les déclarations de M. Obama, prononcées sur fond d’échauffourées devant l’ambassade américaine au Caire, plusieurs responsables américains avaient tenté de rectifier le tir.
Le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney avait assuré que l’Egypte était « un partenaire étroit et de longue date des Etats-Unis’, tandis que son homologue du département d’Etat Victoria Nuland avait estimé que Le Caire demeurait « un allié des Etats-Unis, non-membre de l’Otan ».
L’Egypte a le statut d' »Allié majeur non-membre de l’Otan » depuis 1989, lui offrant une coopération militaire privilégiée avec les Etats-Unis, comme l’Australie, le Japon, la Jordanie, Israël et la Thaïlande.
Des milliers d’Egyptiens, en majorité des salafistes, avaient manifesté le 11 septembre devant l’ambassade américaine pour dénoncer le film amateur anti-islam « L’innocence des musulmans », qui a provoqué une vague de protestations violentes dans le monde arabo-musulman.
Le dirigeant égyptien a souhaité rencontrer le président Obama à la Maison Blanche mais l’idée a été fraîchement accueillie par Washington et M. Morsi y a finalement renoncé, affirme le New York Times.
AFP