Le président français François Hollande a annoncé vendredi à Malte qu’il recevrait très prochainement, le 15 octobre, la famille de Denis Allex, agent de la DGSE (service de renseignement français) otage depuis trois ans en Somalie.
« Nous utilisons tous les moyens pour entrer en contact avec les personnes qui peuvent nous aider à libérer les otages », a dit M. Hollande, interrogé en marge du sommet 5+5 à Malte, en annonçant qu’il recevrait « très prochainement la famille » de l’otage. M. Hollande a ensuite précisé que la rencontre aurait lieu « le 15 octobre ».
La position de la France pour ses ressortissants retenus en otage, est « d’établir tous les contacts permettant de libérer » nos ressortissants, a-t-il souligné, rappelant qu’en outre, six otages français sont actuellement détenus au Mali et au Niger.
Denis Allex, agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) otage en Somalie depuis juillet 2009, a lancé un appel au secours à François Hollande dans une vidéo diffusée jeudi par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
« Mon nom est Denis Allex. Ce message est adressé à François Hollande, le nouveau président de la France », déclare l’otage. « Monsieur le président, je suis toujours en vie mais jusqu’à quand ? Cela dépendra de vous », ajoute-t-il.
Pâle, les yeux cernés, vêtu d’un habit vert, Denis Allex (peut-être un pseudonyme) lit visiblement un texte.
« J’enregistre ce message que je vous adresse personnellement en ce mois de juillet 2012, trois ans après mon enlèvement, trois ans loin de ma famille et de ma femme, de mes enfants (…) trois ans dans la solitude », déclare-t-il notamment.
« Je m’adresse à vous tout en espérant que votre attitude vis-à-vis de mon cas sera différente de celle du président (Nicolas) Sarkozy et de son gouvernement », ajoute-t-il, soulignant que « la porte des négociations est toujours ouverte ».
M. Hollande a souligné que Denis Allex n’est « pas n’importe quel citoyen français ». « J’ai entendu le message » mais « vous savez combien la liberté de l’otage est toute relative », a-t-il affirmé.
« Cette vidéo qui serait datée du mois de juillet » est « en cours d’identification », a-t-il ajouté.
Les autorités françaises sont toujours restées très discrètes sur cet agent, considéré comme « très solide », et sur les efforts entrepris pour tenter de le faire libérer.
Comme pour les six autres otages français à l’étranger (Niger et Mali), une cellule spéciale est chargée de suivre la rétention de Denis Allex. Un de ses collègues de la DGSE, enlevé le 14 juillet 2009 en sa compagnie, avait réussi à recouvrer la liberté fin août 2009.
Selon le gouvernement français, ces deux agents avaient pour mission de former des éléments de la police et de la garde présidentielle. Les insurgés islamistes somaliens Shebab affirment qu’ils réunissaient des renseignements pour la France au profit des « forces de la croisade » en Somalie.
AFP