L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, est arrivé mardi dans la bande de Gaza, la première visite d’un chef d’Etat dans ce territoire palestinien depuis que le Hamas en a pris le contrôle en 2007.
L’émir est arrivé d’Egypte peu après 10H45 (08H45 GMT) à la tête d’une importante délégation comprenant son épouse, cheikha Moza, et son Premier ministre, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, par le terminal de Rafah, où il a été accueilli par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, lors d’une cérémonie officielle.
Les deux hommes se sont tenus côte à côte pendant que les hymnes nationaux palestinien et qatari étaient joués.
Un tapis rouge avait été déployé en son honneur. L’émir a ensuite été accueilli par un parterre de responsables du Hamas, dont les ministres du gouvernement de Gaza et un dirigeant en exil du mouvement, Saleh Arouri, venu dans le territoire palestinien pour l’occasion.
Cheikh Hamad et M. Haniyeh se sont ensuite rendus dans la salle d’honneur du terminal frontalier.
Il avait atterri peu auparavant l’aéroport égyptien d’Al-Arich, dans le Sinaï, pour rejoindre en hélicoptère le côté égyptien du terminal de Rafah, selon des sources officielles à Gaza.
Il doit ensuite se rendre à Khan Younès (sud) pour poser la première pierre d’un projet d’un millier de logements destinés à des familles défavorisées, qui portera son nom.
Les deux dirigeants doivent prononcer un discours à cette occasion.
L’émir va également inaugurer un projet de reconstruction du territoire palestinien, dévasté par l’opération israélienne « Plomb durci » en décembre 2008-janvier 2009, d’un montant de 254 millions de dollars, notamment pour des infrastructures routières et des logements dans le nord de la bande de Gaza.
Cette visite de quelques heures revêt d’autant plus d’importance qu’à de très rares exceptions, les personnalités qui viennent à Gaza depuis cinq ans, comme le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ou les ministres européens des Affaires étrangères, évitent tout contact avec le Hamas, boycotté par la communauté internationale pour son refus de reconnaître Israël et de renoncer à la lutte armée.
Elle a été critiquée à mots couverts par le président Mahmoud Abbas, dont l’Autorité palestinienne a été chassée de Gaza par le Hamas en juin 2007.
Mahmoud Abbas a remercié le Qatar, dimanche dans une conversation téléphonique avec l’émir, pour ses efforts en faveur de Gaza, mais a insisté sur la nécessité de « préserver l’unité des Territoires palestiniens et de mettre fin à la division », selon l’agence officielle palestinienne WAFA.
AFP