Les autorités de Malabo ont affirmé lundi que le mandat d’arrêt lancé par la justice française contre Teodorin Obiang, fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang dans le cadre de l’affaire des biens mal acquis des chefs d’Etats africains, avait été « annulé ».
Il n’a pas été possible dans l’immédiat de vérifier cette information auprès d’Interpol.
« Interpol a décidé d’annuler le mandat d’arrêt contre le deuxième vice président de Guinée équatoriale Teodoro Nguema Obiang Mangue (Teodorin Obiang) parce qu’elle le considère illégal », selon un communiqué diffusé par le ministre de l’Information équato-guinéen reçu à Libreville.
« Dans une note, Interpol refuse l’éxécution du mandat imposé par un groupe de juges français et les accuse de vouloir l’instrumentaliser (Interpol) », selon le texte diffusé par Malabo.
Toujours selon Malabo, « la note précise qu’Interpol ne peut se laisser guider par des juges (…) qui prétendent s’attribuer les compétences légales réservées au Parlement et au peuple équato-guinéens ».
Pour Malabo, « cette décision est la première reconnaissance du droit international (…) et doit se traduire par l’abandon de la procédure judiciaire et la reconnaissance de l’erreur commise de la part des juges français ».
Malabo estime que la justice française doit aussi « restituer à l’Etat équato-guinéen les biens confisqués » lors de saisies en France.
Deux juges d’instruction français enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d’Etat africains – Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang et le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba – ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France.
La Guinée équatoriale a attaqué fin septembre la France devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour violation du droit international, accusant Paris d’avoir bafoué l’immunité de dignitaires équato-guinéens et de locaux diplomatiques
Parallèlement, Malabo a lancé un mandat d’arrêt international contre le responsable de l’ONG Transparency International-France (TI), à l’origine de l’affaire. Selon Malabo, Daniel Lebègue, qui avait critiqué la gouvernance de la Guinée équatoriale « ne s’est pas présenté » à une convocation de la justice équato-guinéenne qui voulait l’entendre pour diffamation.
AFP