Les Algériens veulent « une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre par le colonialisme français », a déclaré mardi à Alger le ministre algérien des moudjahidine (anciens combattants) Mohamed Cherif Abbas.
« Au regard des crimes perpétrés par ce colonisateur contre un peuple sans défense et compte tenu de leur impact dans l’esprit même des générations qui n’ont pas vécu cette période, sachant que tout un chacun connaît les affres subies par notre peuple (…), les Algériens veulent une reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre », a dit le ministre dans un entretien à l’agence APS.
« La reconnaissance des massacres du 17 octobre 1961 est d’abord politique vue la manière dont elle a été conçue », a-t-il estimé, à la veille du 58e anniversaire du début de la guerre contre la France le 1er novembre 1954.
Le président français François Hollande, qui doit effectuer une visite en décembre en Algérie, a reconnu la répression « sanglante » de la manifestation d’Algériens du 17 octobre 1961 à Paris, qui avait fait parmi les manifestants de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de morts, selon les sources.
« Le message du président Bouteflika à son homologue français à l’occasion de la fête du 14 juillet est noble dans son contenu, explicite et profond dans son approche », a encore dit le ministre algérien.
Dans ce message, M. Bouteflika avait estimé qu’il était temps de faire un examen « lucide et courageux » du passé entre entre l’Algérie et la France pour renforcer les liens entre les deux pays.
M. Abbas a souligné « la nécessité de rester dans les termes de ce message qui laisse entendre en substance que +chaque partie a conscience de ce qu’elle attend de l’autre et de ce que l’autre attend d’elle ».
Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal avait salué le 18 octobre « les bonnes intentions » manifestées par la France pour tourner la page de la répression sanglante de la manifestation du 17 octobre 1961, mais sans oublier ces faits.
La France souhaite conclure un « partenariat stratégique » avec l’Algérie à l’occasion de la visite de M. Hollande sans toutefois faire acte de repentance pour son passé colonial.
AFP