Le procès d’un informaticien du Vatican, complice présumé du majordome du pape, a débuté lundi devant le tribunal du petit Etat, et pourrait révéler si Paolo Gabriele bénéficiait de complices dans la livraison de documents confidentiels à la presse italienne.
L’audience s’est ouverte à 8H17 GMT, a indiqué à l’AFP Ciro Benedettini, un des porte-parole du Vatican, sans dire si l’informaticien était présent ou représenté par son avocat.
Ni les photographes ni les caméramen ne sont admis dans la salle et seul un groupe très restreint de journalistes peut assister aux audiences et ne peut transmettre les informations aux collègues qu’à la fin des débats.
Le procès de Claudio Sciarpelletti, 48 ans, citoyen italien, qui travaillait à la secrétairerie d’Etat –gouvernement du Saint-Siège– et est accusé de complicité de recel, pourrait être particulièrement rapide.
M. Sciarpelletti a joué un rôle considéré « plutôt marginal par la magistrature », selon le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège.
Arrêté le 25 mai dernier et relâché le jour suivant, il avait été soupçonné par les enquêteurs d’être lui aussi impliqué dans la subtilisation de documents.
Mais le rôle de cet informaticien, totalement inconnu des médias à la différence de M. Gabriele, a été redimensionné, la justice vaticane ne retenant que la complicité de recel.
Ce second procès pourrait éclairer les éventuelles complicités dont aurait bénéficié le majordome. Début octobre, le procès de M. Gabriele, circonscrit aux circonstances du vol de documents, n’avait pas permis d’élucider cet aspect.
M. Gabriele, qui purge une peine de 18 mois de prison pour « vol aggravé », est cité à comparaître comme témoin pendant le procès. Sa déposition est très attendue.
Une enveloppe blanche avait été découverte dans un tiroir du bureau de Sciarpelletti. Elle portait au verso le timbre bleu de l’office d’information et de documentation de la secrétairerie d’Etat et au recto l’inscription « Personnel P. Gabriele ». Elle contenait une documentation sur la Gendarmerie vaticane, notamment sur son chef Domenico Giani. Ces documents ont été repris dans un chapitre du livre « Sua santita » du journaliste italien Gianluigi Nuzzi, qui a révélé le scandale, sous le titre « Napoléon au Vatican ».
M. Sciarpelletti s’est contredit sur la provenance de cette enveloppe, affirmant que M. Gabriele la lui avait donnée pour savoir son avis sur son contenu, puis qu’un prélat italien travaillant à la secrétairerie d’Etat la lui avait remise.
AFP
Début octobre, le procès du plus proche serviteur du pape avait été circonscrit aux circonstances du vol de documents et n’avait pas permis d’élucider cet aspect.
Gabriele, qui purge une peine de 18 mois de prison pour « vol aggravé », est cité comme témoin. Sa déposition qui sera aussi sa première prise de parole depuis sa condamnation, est très attendue.
Au centre des questions des enquêteurs, une enveloppe blanche découverte dans un tiroir du bureau de Sciarpelletti. Elle portait au verso le timbre bleu de l’office d’information et de documentation de la Secrétairerie d’Etat et au recto l’inscription « Personnel P. Gabriele ».
Elle aurait contenu entre autres une documentation sur la Gendarmerie vaticane, notamment sur son chef Domenico Giani. Ces documents ont été repris dans un chapitre du livre « Sua santita » du journaliste italien Gianluigi Nuzzi, qui a révélé le scandale au printemps.
Sciarpelletti, qui s’est déclaré non coupable, s’est contredit sur la provenance de cette enveloppe. Il a tout d’abord affirmé que Gabriele la lui avait donnée pour avoir son avis sur son contenu, puis qu’un prélat italien travaillant à la Sécrétairerie d’Etat la lui avait remise.
Il a aussi soutenu ne pas l’avoir lue et l’avoir oubliée dans le tiroir.
Il s’est également contredit sur ses liens –simple relation de t
ravail ou amitié– avec Gabriele. Par ses déclarations contradictoires, il est soupçonné d’avoir retardé l’aboutissement de l’enquête.
A côté de la déposition de Gabriele, celles du commandant de la Gendarmerie, Domenico Giani, d’un gendarme, Gianluca Gauzzi Broccoletti, du vice-commandant de la Garde suisse, William Kloter, et de Mgr Carlo Maria Polvani, responsable de l’office d’information de la Secrétairerie d’Etat, sont aussi attendues durant ce procès.
Mgr Polvani est le neveu de l’archevêque Carlo Maria Vigano, ancien secrétaire général du gouvernorat du Vatican, qui avait dénoncé en 2011 dans des lettres au pape et au cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, une mauvaise gestion dans l’administration du Vatican. Mgr Vigano a été promu nonce à Washington, ce qui a été interprété comme un éloignement.
Ses récriminations ont été publiées dans le livre « Sua Santita » de Gianluigi Nuzzi. Selon la presse italienne, Mgr Polvani pourrait être le mystérieux « W » cité dans la sentence de renvoi en justice du majordome.
Le rôle croissant au Vatican de la Gendarmerie, qui aurait eu recours à une société externe spécialisée dans la sécurité, et aurait été en concurrence avec les Gardes suisses, semble également avoir mécontenté et préoccupé Gabriele, qui avait subtilisé des documents sur ce dossier.
Cet aspect méconnu de l’affaire « Vatileaks » pourrait prendre plus de relief au procès Sciarpelletti.