lundi, décembre 23, 2024
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Khartoum dément une crise humanitaire au Kordofan-Sud et au Nil-Bleu

Khartoum dément une crise humanitaire au Kordofan-Sud et au Nil-Bleu

Khartoum a affirmé mardi qu’il n’y avait pas de crise humanitaire dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu, dans le sud du pays, au moment où la communauté internationale tente en vain de faire parvenir de l’aide dans ces régions en proie aux combats depuis l’été 2011.

Malgré des mois de négociations sur la façon dont pourrait être livrée l’aide destinée aux zones tenues par les rebelles dans ces deux provinces situées le long de la nouvelle frontière avec le Soudan du Sud, le nombre d’habitants affectés par les violences n’a cessé de croître.

Selon l’ONU, qui a fait état de graves pénuries alimentaires dans ces deux provinces, plus de 240.000 personnes se sont réfugiées au Soudan du Sud et en Ethiopie, et en comptant ces réfugiés, plus de 900.000 personnes sont profondément affectées par le conflit.

Khartoum lutte dans ces deux provinces pour asseoir son autorité face à des rebelles dont un grand nombre avait combattu au côté des Sudistes lors de la guerre civile (1983-2005, deux millions de morts) qui a abouti à la partition du pays.

« Il n’y a pas de crise humanitaire au Kordofan-Sud et au Nil-Bleu, mais il y a un besoin humanitaire, auquel il faut répondre », en particulier dans les domaines de la santé et l’eau potable, a assuré mardi à la presse Souleimane Abdoul Rahmane, chef des opérations humanitaires soudanaises.

« La situation humanitaire est à un niveau normal, même dans les zones contrôlées par les rebelles », a-t-il ajouté, rappelant que les autorités soudanaises, appuyées par des organisations humanitaires, distribuaient depuis des mois de l’aide dans les zones qu’elles contrôlent.

M. Rahmane a confirmé l’expiration d’un plan d’action proposé par l’ONU, la Ligue arabe et l’Union africaine, qui devait permettre l’acheminement d’aide humanitaire dans toutes les zones.

Ce plan tripartite avait été accepté en février par les rebelles du SPLM-N (branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan) puis en juin par Khartoum. Un mémorandum valable 90 jours avait été signé séparément par les deux parties les 4 et 5 août, mais il n’a jamais été appliqué.

Le 19 octobre, le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) avait déploré que le « feu vert » se fasse encore attendre après 16 mois de négociations, et regretté que ni les autorités ni les rebelles n’aient accepté de plan concret pour laisser les organisations humanitaires évaluer les besoins et distribuer l’aide.

M. Rahmane a estimé que les rebelles portaient « l’entière responsabilité » de la situation en raison de leurs récentes attaques sur Kadougli, le chef-lieu du Kordofan-Sud, encore touchée lundi par un obus de mortier.

Les rebelles assurent viser des cibles militaires en représailles aux raids meurtriers menés par l’aviation soudanaise, mais Khartoum évoque souvent des victimes civiles.

Le porte-parole du SPLM-N, Arnu Ngutulu Lodi, a qualifié mardi d' »échec » le plan tripartite, accusant Khartoum d’avoir fait traîner la procédure.

Une source diplomatique a cependant estimé que les rebelles avaient eux-mêmes traîné des pieds, dans la mesure où la situation humanitaire « est une carte à jouer importante pour eux ». 

AFP 

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