Le fils et ancien ministre de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, Karim Wade, s’est présenté jeudi devant les enquêteurs à Dakar pour une nouvelle audition sur un possible enrichissement illicite, la quatrième depuis juillet, a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête.
« Karim (Wade) est à la gendarmerie » de Colobane, un quartier de Dakar, a déclaré cette source. Une poignée de militants de l’ex-parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais (PDS), sont venus le soutenir devant la section recherches de la gendarmerie de Colobane chargée de l’enquête.
Karim Wade a déjà été entendu à trois reprises, deux fois en juillet et le 15 novembre.
Son ancien ministère de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie, doté de gros budgets, lui avait valu d’être surnommé « Super ministre » ou « Ministre du ciel et de la terre ».
Ancien conseiller de son père, Karim Wade a également occupé plusieurs autres fonctions, dont celle de responsable de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique, chargée de grands travaux avant le sommet de l’OCI organisé en mars 2008 à Dakar.
Il a été, après sa dernière audition du 15 novembre, interdit de sortie du territoire, ainsi que six autres dignitaires de l’ancien régime d’Abdoulaye Wade, dont quatre ex-ministres. Abdoulaye Wade, resté douze ans au pouvoir, a été battu à la présidentielle de mars par Macky Sall.
Les six anciens responsables doivent prochainement être auditionnés par la gendarmerie dans le cadre des enquêtes ouvertes à la demande de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
La CREI, créée en 1981 par l’ancien président socialiste Abdou Diouf (1980-2000), en sommeil depuis des années, a été réactivée après l’élection de Macky Sall.
Dans un communiqué publié le 16 novembre, le PDS avait dénoncé les interdictions de sortie du territoire imposées à Karim Wade et aux autres ex-dignitaires, sans qu' »aucune mesure de contrôle judiciaire n’ait été légalement prise » à leur encontre.
Le PDS accuse le nouveau régime de Macky Sall d’avoir lancé une « chasse aux sorcières » et se considère en « résistance ».
AFP