Les convulsions politico-militaires en Guinée-Bissau rendent complexe la lutte contre le trafic de drogue dont ce pays est devenu une plaque tournante en Afrique de l’Ouest, constatent autorités judiciaires et policières, en se plaignant du peu de moyens pour y faire face. « On a une forte volonté, de la détermination à combattre ce fléau », mais « les organisations criminelles sont plus efficaces par rapport à des Etats comme le nôtre, qui a connu diverses convulsions » politiques, a récemment déclaré à l’AFP le procureur général de la République, Edmundo Mendes.
M. Mendes, qui rappelle que les institutions de son pays « sont fragiles », est un des acteurs clés de la lutte contre le narcotrafic en Guinée-Bissau.
Actuellement, « on a besoin de bateaux pour la surveillance de notre côte maritime, parce que c’est la voie la plus utilisée par les narcotrafiquants » de même que « de moyens de communication satellitaire. Il n’y a pas ces moyens. Ce sont des exemples, mais il y a beaucoup de difficultés », a-t-il indiqué.
Selon lui, des efforts dans le domaine de la surveillance aéroportuaire ont dissuadé les narcotrafiquants d’utiliser la voie aérienne, auparavant très prisée pour gagner ce pays de plus de 36.000 km2, formé d’une partie continentale et de l’archipel des Bijagos (sud-ouest, 88 îles et îlots).
Joao Biague, directeur national de la Police judiciaire, évoque aussi les efforts déployés dans la lutte anti-drogue, en dépit du manque de moyens.
Des saisies, effectuées entre février et mars, montrées récemment à la presse, s’élevaient à 3,790 kg de cocaïne en tout, sous forme de paquets et petites boules.
« Ce n’est pas une grande quantité mais pour nous ça l’est, puisque nous n’avions rien saisi depuis longtemps », a expliqué M. Biague.
Une maigre moisson par rapport aux centaines de kilogrammes de cocaïne saisies entre 2006 et 2008 dans des bateaux ou petits avions en provenance d’Amérique du Sud. Cela ne signifie pas pour autant que les narcotrafiquants ont perdu du terrain, souligne International Crisis Group (ICG) dans un rapport consacré à la Guinée-Bissau publié en janvier.
« Les autorités bissau-guinéennes et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) affirment que le trafic, loin d’avoir diminué, est surtout plus discret et mieux couvert, mieux monopolisé par certains segments de l’Etat », écrit ICG.
Selon des journalistes locaux, diplomates, analystes et policiers, des responsables militaires et politiques bissau-guinéens sont liés à des trafiquants de drogue.
Un des chefs de la Marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, soupçonné d’être impliqué dans plusieurs coups de force avortés ou réussis, figure depuis 2010 sur la liste des « barons de la drogue » établie par les Etats-Unis.
« Pour les responsables militaires qui ont été mêlés aux crimes des dernières années, tentatives de coup d’Etat, meurtres et trafic de drogue », demeurer aux affaires est « crucial », note encore ICG, cela « leur apparaît comme la seule protection contre d’éventuelles sanctions ».
Le manque de moyens, l’implication de dirigeants politiques et militaires dans le trafic, mais aussi son instabilité chronique, rendent ardue la lutte contre la drogue et complique la tâche des partenaires prêts à appuyer ce pays, ou qui ont commencé à le faire.
« On ne peut pas lutter de manière isolée, on a besoin de coopération des autres institutions (en interne) et de l’étranger », a plaidé Edmundo Mendes.
Autre difficulté: la drogue ne fait pas que passer dans ce pays de 1,6 million d’habitants, il s’y développe également un marché, selon les autorités.
« Nous savons qu’il y a des petites quantités qui circulent en Guinée-Bissau, et ce sont ces petites quantités que nous saisissons au fur et à mesure. (…) Mais nous ne connaissons pas la proportion sur le marché », a affirmé Joao Biague.
« On commence à avoir des problèmes de consommateurs de drogue chez nous », qui ont des conséquences telles que l’augmentation de certaines formes de criminalité, avec violences, relève M. Mendes, qui ajoute « Cela nous préoccupe beaucoup ».
M. Mendes, qui rappelle que les institutions de son pays « sont fragiles », est un des acteurs clés de la lutte contre le narcotrafic en Guinée-Bissau.
Actuellement, « on a besoin de bateaux pour la surveillance de notre côte maritime, parce que c’est la voie la plus utilisée par les narcotrafiquants » de même que « de moyens de communication satellitaire. Il n’y a pas ces moyens. Ce sont des exemples, mais il y a beaucoup de difficultés », a-t-il indiqué.
Selon lui, des efforts dans le domaine de la surveillance aéroportuaire ont dissuadé les narcotrafiquants d’utiliser la voie aérienne, auparavant très prisée pour gagner ce pays de plus de 36.000 km2, formé d’une partie continentale et de l’archipel des Bijagos (sud-ouest, 88 îles et îlots).
Joao Biague, directeur national de la Police judiciaire, évoque aussi les efforts déployés dans la lutte anti-drogue, en dépit du manque de moyens.
Des saisies, effectuées entre février et mars, montrées récemment à la presse, s’élevaient à 3,790 kg de cocaïne en tout, sous forme de paquets et petites boules.
« Ce n’est pas une grande quantité mais pour nous ça l’est, puisque nous n’avions rien saisi depuis longtemps », a expliqué M. Biague.
Une maigre moisson par rapport aux centaines de kilogrammes de cocaïne saisies entre 2006 et 2008 dans des bateaux ou petits avions en provenance d’Amérique du Sud. Cela ne signifie pas pour autant que les narcotrafiquants ont perdu du terrain, souligne International Crisis Group (ICG) dans un rapport consacré à la Guinée-Bissau publié en janvier.
« Les autorités bissau-guinéennes et l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) affirment que le trafic, loin d’avoir diminué, est surtout plus discret et mieux couvert, mieux monopolisé par certains segments de l’Etat », écrit ICG.
Selon des journalistes locaux, diplomates, analystes et policiers, des responsables militaires et politiques bissau-guinéens sont liés à des trafiquants de drogue.
Un des chefs de la Marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, soupçonné d’être impliqué dans plusieurs coups de force avortés ou réussis, figure depuis 2010 sur la liste des « barons de la drogue » établie par les Etats-Unis.
« Pour les responsables militaires qui ont été mêlés aux crimes des dernières années, tentatives de coup d’Etat, meurtres et trafic de drogue », demeurer aux affaires est « crucial », note encore ICG, cela « leur apparaît comme la seule protection contre d’éventuelles sanctions ».
Le manque de moyens, l’implication de dirigeants politiques et militaires dans le trafic, mais aussi son instabilité chronique, rendent ardue la lutte contre la drogue et complique la tâche des partenaires prêts à appuyer ce pays, ou qui ont commencé à le faire.
« On ne peut pas lutter de manière isolée, on a besoin de coopération des autres institutions (en interne) et de l’étranger », a plaidé Edmundo Mendes.
Autre difficulté: la drogue ne fait pas que passer dans ce pays de 1,6 million d’habitants, il s’y développe également un marché, selon les autorités.
« Nous savons qu’il y a des petites quantités qui circulent en Guinée-Bissau, et ce sont ces petites quantités que nous saisissons au fur et à mesure. (…) Mais nous ne connaissons pas la proportion sur le marché », a affirmé Joao Biague.
« On commence à avoir des problèmes de consommateurs de drogue chez nous », qui ont des conséquences telles que l’augmentation de certaines formes de criminalité, avec violences, relève M. Mendes, qui ajoute « Cela nous préoccupe beaucoup ».
AFP