Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, actuellement réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres, a décidé de ne pas se rendre à la convocation de la police britannique, prélude à son extradition vers la Suède, a indiqué vendredi une de ses porte-parole.
L’Australien, sur le conseil de ses avocats, « restera dans l’ambassade sous la protection du gouvernement équatorien » en attendant la décision de Quito sur sa demande d’asile politique, a précisé la porte-parole dans une déclaration à la presse devant le bâtiment diplomatique.
La police britannique avait convoqué vendredi à 10H30 GMT Julian Assange dans un commissariat du quartier de Belgravia, situé à proximité, « premier pas dans la procédure d’extradition » du fondateur de WikiLeaks vers la Suède qui veut l’entendre dans une affaire de viol et d’agression sexuelle présumés.
Ce refus d’obtempérer « ne doit pas être considéré comme la marque d’un manque de respect », a commenté la porte-parole, rappelant que « dans la législation nationale et internationale, les demandes d’asile priment sur les requêtes d’extradition ».
La porte-parole, qui s’était entretenue auparavant avec Assange réfugié depuis le 19 juin dans l’ambassade, a assuré qu’il avait « bon moral ».
Scotland Yard avait souligné jeudi que l’Australien, qui était en résidence surveillée au Royaume-Uni depuis la fin 2010, avait violé les règles de sa liberté conditionnelle en allant à l’ambassade. « Ne pas se rendre (à la convocation) serait une nouvelle violation et il est passible d’arrestation », avait averti la police.
Mais tant qu’il se trouve dans l’enceinte du bâtiment, le fondateur de WikiLeaks est en territoire diplomatique et donc hors de portée des forces de l’ordre.
Une dizaine de partisans de l’Australien s’étaient rassemblés vendredi devant l’ambassade avec des pancartes, sur lesquelles était inscrit : « Libérez Assange. » Trois policiers seulement étaient visibles à proximité.
Assange est toujours dans l’attente d’une décision des autorités équatoriennes sur sa demande d’asile. Lundi, le président Rafael Correa s’est entretenu à Quito avec son ambassadrice au Royaume-Uni.
La Cour suprême britannique, qui a rejeté récemment l’ultime demande de réexamen du dossier du fondateur de WikiLeaks, avait fixé au 28 juin la date à partir de laquelle la procédure d’extradition deviendrait applicable.
Assange, qui assure n’avoir eu que des relations sexuelles consenties avec ses deux accusatrices suédoises, s’est battu pendant 18 mois devant la justice britannique pour éviter son extradition vers la Suède. Il redoute d’être dans un deuxième temps transféré vers les Etats-Unis pour y être jugé pour espionnage, après la divulgation par son site de plus de 250.000 télégrammes diplomatiques américains.
« Il est clair qu’un processus juridique est en place qui aboutirait à l’envoi de Julian aux Etats-Unis », a assuré sa porte-parole.
Jeudi, dans un entretien à la BBC, le fondateur de WikiLeaks avait qualifié sa situation de « scandaleuse » et réclamé des garanties sur le fait qu’il ne serait pas poursuivi aux Etats-Unis.
Il avait toutefois souligné que le personnel de l’ambassade d’Equateur était « chaleureux et généreux » avec lui.
AFP