Les forces de sécurité kenyanes ratissaient samedi les régions frontalières avec la Somalie à la poursuite des ravisseurs armés de quatre humanitaires étrangers à Dadaab, au Kenya près de la Somalie, le plus grand camp de réfugiés au monde dans le nord-est du Kenya
Les deux hommes et les trois femmes qui travaillaient pour l’ONG Norwegian Refugee Council (NRC), venaient du Canada, de Norvège, du Pakistan et des Philippines.
Un chauffeur kenyan a été tué et deux autres blessés durant l’attaque qui s’est déroulée à la mi-journée vendredi.
« Les recherches s’intensifient et des renforts des forces de sécurité ont été envoyés sur place pour tenter coûte que coûte de retrouver les humanitaires enlevés mais, jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’a été récupéré », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée kenyane, Cyrus Oguna.
Des recherches aériennes utilisant à la fois des avions et des hélicoptères se poursuivent, alors que des véhicules et des troupes à pied fouillent une brousse isolée des deux côtés de la frontière poreuse avec la Somalie.
Le Kenya, qui a envahi le sud de la Somalie en octobre dernier pour attaquer le groupe islamiste somalien des shebab lié à Al-Qaïda, dispose de troupes à quelques 120 kilomètres à l’intérieur de la Somalie, qui ne contrôlent cependant que des poches de ce vaste territoire.
En dépit des craintes que les ravisseurs et leurs otages se dirigent vers la Somalie, le porte-parole militaire kényan a dit qu’il espérait qu’ils étaient toujours sur le territoire kenyan.
« Nous pensons qu’ils sont au Kenya, nous faisons tous les efforts possibles, et nous espérons une issue positive », a-t-il ajouté.
Le véhicule des humanitaires, que les ravisseurs ont volé après avoir tué son chauffeur, a été retrouvé quelques heures après l’attaque.
« Selon nos informations, les assaillants venaient de l’intérieur du camp, ce qui pose de sérieuses questions sur leur statut de réfugié, et comment ils ont pu amener des armes dans le camp », a commenté le ministre de la Défense, Yusuf Haji.
Cet enlèvement est le dernier incident en date enregistré dans les camps de Dadaab connus pour leur insécurité, où la plupart des organisations humanitaires se déplacent sous escorte.
En octobre dernier, deux employées espagnoles de Médecins sans frontières (MSF) avaient été enlevées à Dadaab, avant d’être emmenées en Somalie voisine où elles sont toujours retenues en otage.
Cet enlèvement avait été l’un des éléments déclencheurs de l’intervention armée du Kenya dans le sud somalien.
L’opération militaire a été lancée contre les insurgés somaliens shebab, récemment intégrés à Al-Qaïda et que Nairobi tient pour responsables d’une série d’enlèvements et attaques sur son sol. Les shebab n’ont depuis cessé de menacer le Kenya de représailles.
Le complexe de camps de réfugiés de Dadaab est le plus grand au monde, composé essentiellement de Somaliens qui fuient depuis plus de 20 ans violences et sécheresses chroniques dans leur pays. Le complexe, souvent qualifié de troisième ville kényane, abritait en mai quelque 465.000 personnes.
AFP