dimanche, décembre 22, 2024
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Les partis d'opposition soudanais s'engagent à intensifier la contestation

Les partis d'opposition soudanais s'engagent à intensifier la contestation

Les partis d’opposition soudanais ont annoncé jeudi s’être engagés à soutenir le mouvement de contestation populaire contre la hausse des prix et la politique du gouvernement et à intensifier la mobilisation pour mettre fin au système du parti unique.

Réunis mercredi à Khartoum, 17 partis d’opposition ainsi que des organisations non-gouvernementales et des personnalités ont signé une charte en ce sens, a expliqué à l’AFP Farouk Abou Issa, le chef de cette coalition d’opposition.

L’objectif est de « démanteler le régime du parti unique et d’obtenir un système pluripartite », a-t-il ajouté.

Parmi les piliers de la coalition se trouvent le parti d’opposition Umma, ainsi que le Congrès populaire de l’islamiste Hassan al-Tourabi.

Le mouvement de contestation populaire au Soudan a commencé le 16 juin à Khartoum avec une manifestation d’étudiants contre la hausse des prix de l’alimentation.

La contestation a pris de l’ampleur après l’annonce deux jours plus tard d’un plan d’austérité supprimant en particulier les subventions sur les carburants, dont les prix ont bondi de 50%. Mais les partis d’opposition étaient jusqu’à présent restés discrets.

Le mouvement est marqué par une multiplication de petites manifestations, avec des slogans contre l’inflation et contre le gouvernement, dans de nombreux quartiers de la capitale et d’autres villes du pays. Les rassemblements sont en général dispersés par la force, avec des centaines de blessés et au moins 2.000 arrestations depuis le début du mouvement selon une organisation de militants.

 Le secrétaire politique du Parti du Congrès national (PCN, au pouvoir), Hasabo Mohammed Abdel Rahman, a assuré jeudi que le parti restait prêt à dialoguer « avec toutes les forces politiques », selon l’agence officielle Suna.

Mais il a aussi signalé que plusieurs partis signataires de la charte participaient à l’actuel gouvernement, et a appelé les critiques du plan d’austérité à proposer une alternative plausible au lieu d’appeler à manifester.

Le changement viendra au Soudan par « la mobilisation de notre peuple », avec de plus grands rassemblements pacifiques, en particulier le vendredi, jour de repos hebdomadaire dans le monde arabe, a estimé M. Abou Issa.

« C’est la méthode que nous avons choisie », a-t-il ajouté, rappelant que ce type de mobilisation avait déjà permis deux révolutions pacifiques au Soudan, en 1964 puis en 1985, avant le coup d’Etat qui a porté Omar el-Béchir au pouvoir.

« Maintenant, nous espérons que l’accord auquel ils sont parvenus va leur permettre d’appeler à une manifestation nationale (…). Ils ont la force du nombre. Le parti Umma peut mobiliser 50.000 personnes en une journée », a déclaré un militant, sous couvert de l’anonymat.

Revenant sur la charte signée mercredi, M. Abou Issa a précisé que l’opposition entendait former un gouvernement de coalition qui respecte les normes internationales en matière de libertés civiques, qui ait des relations « fraternelles » avec le Soudan du Sud et qui réponde aux revendications des populations de la région du Darfour (ouest).

Le président Béchir, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’humanité au Darfour, a assuré qu’il restait populaire dans son pays et que le mouvement de contestation actuel n’était pas comparable avec les révoltes du Printemps arabe. 

AFP 

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