dimanche, décembre 22, 2024
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Mouss Diouf, un colosse au cœur tendre

Mouss Diouf, un colosse au cœur tendre
Le colosse avait donc les pieds d’argile… Habitué à prendre des coups sur un ring et devant les caméras, Mouss Diouf  a fini par être vaincu par la maladie. Le comédien et humoriste révélé dans la série de TF 1 « Julie Lescaut » est décédé chez lui à Marseille dans la nuit de vendredi à samedi.  Victime de deux accidents vasculaires cérébraux (AVC) en 2009 et souffrant depuis de séquelles, l’ex-inspecteur N’Guma, 47 ans, avait sombré dans le coma jeudi. 

De Mouss Diouf, les téléspectateurs retiendront l’imposante stature, le sourire généreux et le cœur tendre. Peut-être aussi les dernières images floutées de ce papa de trois enfants, prisonnier d’un lit médicalisé, lors d’un reportage diffusé en avril dans « Accès privé » sur M 6 qui avait suscité la polémique. On l’entendait appeler tant bien que mal son fils de 7 ans ou murmurer « je t’aime » à son épouse Sandrine qui, en conflit avec sa belle-famille, se battait pour qu’il reste soigné à domicile.

« Je garderai en souvenir son rire, sa gentillesse, sa générosité, sa force », écrit l’animateur Nagui sur Twitter. « J’envoie toutes mes pensées d’amour à la famille de Mouss. Il aimait la vie et maintenant il est libre. Paix à ton âme Mouss… », a tweeté pour sa part Anthony Kavanagh, qui lui avait porté secours quand il avait fait son premier accident vasculaire cérébral, en 2009.   
Boxeur puis acteur

C’était une force de la nature façonnée par le destin dès l’âge de 3 ans, quand Pierre Moustapha Diouf quitte Dakar (Sénégal) où il est né en octobre 1964. Après un passage par Marseille, il grandit cité Karl-Marx à Bobigny (Seine-Saint-Denis) entouré de trois frères et sœurs. « Quand j’étais tout môme, je me voyais pilote de ligne, ensuite footballeur, puis boxeur », racontera-t-il. Titulaire d’un BEP de serrurerie, il enfile les gants après avoir rencontré le champion Stéphane Ferrara. Si le ring lui offre 17 combats, Mouss choisit de s’exprimer sur scène. Il rencontre Jérôme Savary en accompagnant son mentor-boxeur à une audition pour le rôle du berger dans « la Femme du boulanger ». En vain, mais le metteur en scène l’engage dans ses pièces suivantes, « Astérix » et « le Bal des cocus » avec Anémone. Les rôles s’enchaînent au cinéma (« Levy et Goliath », « l’Union sacrée ») jusqu’au tremplin sur TF1 entre 1992 et 2006. « Etre pris lors du casting de Julie Lescaut a changé ma vie », confiera-t-il.

A l’écran, on le retrouve dans « Asterix et Obélix : mission Cléopâtre » (2002), le format de téléréalité « la Ferme célébrités » (2004) et la fiction « Ali Baba et les quarante voleurs » (2007). Pour son premier one-man-show, « Avant quand j’étais noir », Mouss Diouf se raconte et offre d’autres couleurs de sa palette « qui va de la dérision à l’humour noir ». Multi-tâches, il gère le restaurant parisien le Réservoir, produit de jeunes talents comme Booder, participe à « Rire contre le racisme », pilote des ateliers à Bobigny, soutient les enfants malades de la Chaîne de l’espoir ou défend la place des minorités à la télé.

Son premier AVC survient sur scène en février 2009 alors qu’il présente son nouveau one-man-show « Naturellement humain ». « Le second, trois mois plus tard, lui a été fatal », note son manageur Michel Nouader. Hospitalisé puis admis dans un centre de rééducation fonctionnelle marseillais, il n’a pas eu le temps de réaliser un rêve : jouer « Othello » à la Comédie-Française. Les obsèques de Mouss Diouf seront célébrées lundi après-midi à Auriol (Bouches-du-Rhône). 

Le Parisien 

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