La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton entame mardi une longue tournée en Afrique, avec une étape au Soudan du Sud, un périple centré sur la démocratie, la croissance et la sécurité régionale, conformément à la stratégie africaine du président Barack Obama.
Mme Clinton doit s’envoler mardi pour le Sénégal, premier arrêt d’un voyage de 11 jours qui doit l’emmener aussi au Soudan du Sud, en Ouganda, au Kenya, au Malawi et en Afrique du Sud, a annoncé dans un communiqué la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland.
Les Etats-Unis entendent contribuer au « renforcement des institutions démocratiques et de la croissance économique » et « faire progresser la paix et la sécurité » en Afrique.
Le président Obama avait dévoilé en juin sa stratégie en faveur du développement de l’Afrique, avec l’objectif de consolider la sécurité et la démocratie et de stimuler la croissance dans un continent confronté à la menace d’Al-Qaïda et à l’offensive économique de la Chine.
A Dakar, la chef de la diplomatie américaine rencontrera le nouveau président Macky Sall, dont la coalition a largement remporté les élections législatives de début juillet. Mme Clinton devrait saluer « la résistance des institutions démocratiques sénégalaises ». Le Sénégal est souvent cité comme l’un des rares modèles de démocratie en Afrique, en particulier dans l’Ouest régulièrement secoué par des troubles politico-militaires.
Puis, la secrétaire d’Etat devrait encore élargir son carnet de voyage –avec 102 pays déjà visités depuis sa prise de fonction– en se rendant dans le plus jeune Etat du monde, le Soudan du Sud, qui a fêté le 9 juillet le premier anniversaire de son indépendance.
Elle s’entretiendra avec le président Salva Kiir « pour réaffirmer le soutien des Etats-Unis et encourager les négociations avec le Soudan afin de parvenir à un accord sur les questions de sécurité, de citoyenneté et le dossier pétrolier », a ajouté Mme Nuland.
Le Soudan du Sud a accusé il y a dix jours le Soudan d’avoir de nouveau bombardé son territoire et a jugé impossible de poursuivre les négociations « bilatérales directes » avec Khartoum, malgré une récente poignée de main des présidents soudanais Omar el-Béchir et sud-soudanais. Les pourparlers continuent toutefois sous la médiation de l’Union africaine (UA), dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.
Les deux Etats se disputent sur la démarcation de la frontière et le partage de la manne pétrolière du Soudan d’avant la partition. Le Sud a hérité des trois quarts des réserves de brut mais reste tributaire des infrastructures du Nord pour exporter et Juba et Khartoum ne parviennent pas à s’entendre sur les droits de passage.
Hillary Clinton est également attendue en Ouganda, malgré la présence du virus Ebola dans la capitale Kampala. L’armée ougandaise traque avec l’UA et une centaine de membres des forces spéciales américaines les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et leur chef Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI).
Mme Clinton se rendra aussi au Kenya pour y parler des élections programmées en 2013 et devrait s’entretenir, selon le département d’Etat, avec le président sortant de Somalie, Sharif Cheikh Ahmed, candidat à sa succession. Les fragiles institutions somaliennes de transition doivent être renouvelées au cours des deux prochains mois, avec un Parlement chargé d’élire un président au plus tard le 20 août, selon un calendrier soutenu par la communauté internationale.
La chef de le diplomatie américaine doit boucler son voyage par le Malawi et l’Afrique du Sud, avec une rencontre avec Nelson Mandela, qui vient de fêter ses 94 ans.
AFP