L’attribution vendredi du prix Nobel de la paix à la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, quatre jours avant l’élection présidentielle à laquelle elle se présente, a été vivement critiquée à Monrovia par l’opposition, qui juge cette distinction « inacceptable » et « non méritée ». « Mme Sirleaf ne mérite pas un prix Nobel de la paix, parce qu’elle a commis de la violence dans ce pays. Ce prix est inacceptable et non mérité », a affirmé Winston Tubman, principal opposant et candidat du Congrès pour le changement démocratique (CDC, opposition) à la présidentielle de mardi.
« Le calendrier de cette récompense est provocateur », a-t-il ajouté, estimant toutefois que « aucun prix Nobel ne peut faire la différence pour cette présidente, c’est pourquoi les gens vont voter pour la faire partir du pouvoir. Ce prix n’aura aucune incidence pour les Libériens ordinaires ».
Un autre candidat de l’opposition, Kennedy Sandy, du Parti pour la transformation du Liberia (LTP), a également estimé que la présidente sortante « ne mérite pas ce prix » et que « les Libériens ne le respecteront pas ».
L’attribution conjointe du Nobel de la paix à Mme Johnson Sirleaf, à sa compatriote Leymah Gbowee, militante pacifiste, et à la journaliste yéménite Tawakkol Karman, constitue néanmoins un atout majeur pour la présidente libérienne avant le scrutin.
« Le calendrier de cette récompense est provocateur », a-t-il ajouté, estimant toutefois que « aucun prix Nobel ne peut faire la différence pour cette présidente, c’est pourquoi les gens vont voter pour la faire partir du pouvoir. Ce prix n’aura aucune incidence pour les Libériens ordinaires ».
Un autre candidat de l’opposition, Kennedy Sandy, du Parti pour la transformation du Liberia (LTP), a également estimé que la présidente sortante « ne mérite pas ce prix » et que « les Libériens ne le respecteront pas ».
L’attribution conjointe du Nobel de la paix à Mme Johnson Sirleaf, à sa compatriote Leymah Gbowee, militante pacifiste, et à la journaliste yéménite Tawakkol Karman, constitue néanmoins un atout majeur pour la présidente libérienne avant le scrutin.
Elle l’a d’ailleurs elle-même reconnu en réagissant à Monrovia à l’attribution du prix, soulignant qu’en « cette période politique » précise, il était « très significatif » pour elle.
Très appréciée par la communauté internationale depuis qu’elle est devenue fin 2005 la première présidente élue d’Afrique, cette « dame de fer » de 72 ans est en revanche critiquée au Liberia, où il lui est en particulier reproché de ne pas avoir suffisamment oeuvré en faveur de la réconciliation nationale.
Pour plusieurs Libériens interrogés par l’AFP à Monrovia, le prix décerné à la pacifiste Leymah Gbowee est mérité, pas celui à leur présidente.
« Réconcilier notre peuple »
« Elle a admis avoir donné de l’argent à Charles Taylor (ex-chef de guerre) pour tuer des Libériens », souligne Oretah Glehn, commerçante de 42 ans, tandis que Jonathan Wogbeh, étudiant de 30 ans, estime que « ce prix ne reflète pas la réalité, car la présidente Sirleaf a participé à la guerre au Liberia ».
Dans un de ses meetings, Winston Tubman avait rappelé qu’après des années « de guerre sanglante (…) nous devons véritablement réconcilier notre peuple. Si cela n’est pas fait, les Libériens ne pourront pas vivre en totale harmonie ».
Le Liberia reste traumatisé par deux guerres civiles qui, de 1989 à 2003, ont fait 250.000 morts, des centaines de milliers de blessés, ont détruit ses principales infrastructures et son économie.
Le soutien des bailleurs de fonds internationaux a permis à la présidente Sirleaf de reconstruire en partie Monrovia, capitale particulièrement touchée par les guerres, et d’attirer les investisseurs, sans que cela bénéficie à l’emploi, 80% des Libériens en âge de travailler étant au chômage.
Mais surtout, Mme Johnson Sirleaf n’arrive pas à se départir des critiques sur le soutien financier qu’elle avait apporté au chef de guerre Charles Taylor au début des années 1990, avant qu’il ne devienne président de 1997 à 2003.
Elle s’était ensuite opposée à celui qui attend à La Haye le verdict de son procès pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis en Sierra Leone, pays voisin du Liberia, où il avait apporté son soutien à une rébellion particulièrement sanguinaire.
Ce soutien à Taylor a valu à Mme Johnson Sirleaf de figurer sur une liste de personnalités ne devant pas occuper de responsabilités publiques pendant 30 ans, publiée en 2009 dans un rapport de la Commission Vérité et Réconciliation mise en place au Liberia après les guerres civiles, dont faisait partie Leymah Gbowee.
Ce rapport n’a, à ce jour, pas été voté par le Parlement et ses recommandations n’ont donc jamais été appliquées.
Très appréciée par la communauté internationale depuis qu’elle est devenue fin 2005 la première présidente élue d’Afrique, cette « dame de fer » de 72 ans est en revanche critiquée au Liberia, où il lui est en particulier reproché de ne pas avoir suffisamment oeuvré en faveur de la réconciliation nationale.
Pour plusieurs Libériens interrogés par l’AFP à Monrovia, le prix décerné à la pacifiste Leymah Gbowee est mérité, pas celui à leur présidente.
« Réconcilier notre peuple »
« Elle a admis avoir donné de l’argent à Charles Taylor (ex-chef de guerre) pour tuer des Libériens », souligne Oretah Glehn, commerçante de 42 ans, tandis que Jonathan Wogbeh, étudiant de 30 ans, estime que « ce prix ne reflète pas la réalité, car la présidente Sirleaf a participé à la guerre au Liberia ».
Dans un de ses meetings, Winston Tubman avait rappelé qu’après des années « de guerre sanglante (…) nous devons véritablement réconcilier notre peuple. Si cela n’est pas fait, les Libériens ne pourront pas vivre en totale harmonie ».
Le Liberia reste traumatisé par deux guerres civiles qui, de 1989 à 2003, ont fait 250.000 morts, des centaines de milliers de blessés, ont détruit ses principales infrastructures et son économie.
Le soutien des bailleurs de fonds internationaux a permis à la présidente Sirleaf de reconstruire en partie Monrovia, capitale particulièrement touchée par les guerres, et d’attirer les investisseurs, sans que cela bénéficie à l’emploi, 80% des Libériens en âge de travailler étant au chômage.
Mais surtout, Mme Johnson Sirleaf n’arrive pas à se départir des critiques sur le soutien financier qu’elle avait apporté au chef de guerre Charles Taylor au début des années 1990, avant qu’il ne devienne président de 1997 à 2003.
Elle s’était ensuite opposée à celui qui attend à La Haye le verdict de son procès pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis en Sierra Leone, pays voisin du Liberia, où il avait apporté son soutien à une rébellion particulièrement sanguinaire.
Ce soutien à Taylor a valu à Mme Johnson Sirleaf de figurer sur une liste de personnalités ne devant pas occuper de responsabilités publiques pendant 30 ans, publiée en 2009 dans un rapport de la Commission Vérité et Réconciliation mise en place au Liberia après les guerres civiles, dont faisait partie Leymah Gbowee.
Ce rapport n’a, à ce jour, pas été voté par le Parlement et ses recommandations n’ont donc jamais été appliquées.
DIASPORAS -NEWS — AFP