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Egypte: pas de preuve que Moubarak a ordonné de tirer sur la foule, selon sa défense

Egypte: pas de preuve que Moubarak a ordonné de tirer sur la foule, selon sa défense
L’avocat de Hosni Moubarak a plaidé mardi l’absence de preuves démontrant que l’ancien président égyptien, contre qui la peine capitale a été requise par le parquet, ait ordonné de tirer sur la foule lors de la révolte contre son régime il y a près d’un an. « C’est un homme respectable, qui n’est ni impulsif ni agressif », a déclaré à la barre Me Farid el-Dib, à qui la cour chargée de juger l’ancien chef d’Etat a accordé cinq jours pour présenter les arguments de la défense.
« Il n’y a aucune preuve qu’il ait donné l’ordre d’ouvrir le feu sur les manifestants », le principal chef d’inculpation retenu contre lui, et pour lequel les procureurs ont réclamé la peine capitale, a-t-il ajouté.
L’avocat s’est notamment référé à des témoignages du chef du Conseil militaire aujourd’hui au pouvoir, le maréchal Hussein Tantaoui, et du chef des renseignements de l’époque, Omar Souleimane, affirmant ne pas avoir connaissance de tels ordres.
Le maréchal Tantaoui était lors de la révolte du début 2011 ministre de la Défense de M. Moubarak.
M. Souleimane et lui ont été entendus à huis clos par la cour en septembre dernier, et des avocats ont déjà confirmé que dans leurs dépositions ils avaient assuré que M. Moubarak n’avait pas donné d’ordre de tirer sur les manifestants.
L’avocat a également réfuté les arguments des parties civiles et de l’accusation, qui ont présenté M. Moubarak comme un autocrate corrompu, en mettant l’accent sur une longue carrière au service de l’armée -il fut commandant des forces aériennes- et du pays.
« C’est un homme juste, et non pas un dictateur. Il a obtenu les plus hautes décorations et c’est un homme comme lui ne peut pas être responsable d’actes criminels comme ceux dont il est accusé », a poursuivi Me Farid el-Dib, selon un correspondant de l’AFP à l’audience.
« Je suis l’avocat de celui qui a servi l’Egypte durant 60 ans, dont 30 ans dans les forces armées et et 30 ans à la présidence de la République », a-t-il dit.
La télévision d’Etat a diffusé des images de M. Moubarak, 83 ans, arrivant une nouvelle fois allongé sur une civière au tribunal installé dans les locaux d’une école de police de la périphérie du Caire.
Les procureurs ont demandé le 5 janvier la peine capitale pour l’ancien président, le tenant pour responsable de la mort de manifestants tués durant la révolte contre son régime en janvier/février 2011.
Quelque 850 personnes ont été tuées durant le soulèvement de janvier et février 2011, selon les chiffres officiels.
Ils ont a également souligné la responsabilité politique de M. Moubarak dans la répression, affirmant qu’il aurait, à tout le moins, dû intervenir pour faire cesser les tirs.
L’accusation s’est toutefois plainte du manque de coopération des nouvelles autorités pour dans l’enquête sur les faits reprochés à l’ancien président. Les avocats de parties civiles ont quant à eux dénoncé un « procès à décharge » pour l’ancien président.
La peine capitale a aussi été réclamée pour son ministre de l’Intérieur de l’époque, Habib el-Adli, et six anciens hauts responsables de la sécurité, jugés en même temps que M. Moubarak.
Les deux fils de l’ancien président, Alaa et Gamal, également jugés, font face comme leur père à des accusations de corruption passibles de 15 ans de prison.
Les avocats de la défense ont jusqu’à la mi-février pour plaider les cas de tous les prévenus, avant un verdict dont la date n’a pas encore été annoncée.
Le procès s’est ouvert le 3 août dernier. M. Moubarak est le premier dirigeant renversé par la vague des révoltes du Printemps arabe à passer en personne devant les juges.
Il est actuellement placé en détention provisoire dans un hôpital militaire en raison de son état de santé.

AFP

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