Lindiwe Mazibuko, une députée noire de 31 ans, a été élue jeudi à la tête du groupe parlementaire de l’Alliance démocratique (DA), un pari pour ce parti principale force d’opposition à l’ANC au pouvoir et jusqu’à présent refuge de l’électorat blanc, métis et aisé. Mazibuko, acorte jeune femme d’origine zouloue, a battu Athol Trollip, 47 ans, un vétéran de la vie politique sud-africaine qui occupait ce poste depuis 2009.
« Nous voulons maintenant capter les espoirs et les rêves du peuple sud-africain au Parlement », a-t-elle dit juste après son élection.
« Les défis que l’Afrique du Sud affronte sont immenses. Des millions de gens sont sans emploi, beaucoup se sentent dans l’insécurité à cause de la criminalité et il y a des familles qui n’ont ni à manger ni où dormir », soulignait-elle ces jours-ci, assurant vouloir placer ces questions au centre de l’agenda politique.
Le jour de son élection, un autre leader quasiment du même âge mais d’un genre bien différent, populiste et fort en gueule, Julius Malema, 30 ans, défiait la vieille garde de l’ANC en organisant une marche sur la bourse de Johannesburg
Malema a seulement été élu par la Ligue de jeunesse de son parti (ANCYL).
Née le 9 avril 1980, formée dans une université du Cap où elle a étudié le français et la communication, Mazibuko a été élue en 2009 au Parlement. Elle était jusqu’à présent la porte-parole nationale de l’Alliance Démocratique.
« La vraie question maintenant est comment va-t-elle se débrouiller au Parlement, forcera-t-elle le respect, je pense que oui, mais si elle apparaît trop jeune et inexpérimentée, ce sera un problème. Pour DA, c’est un pari », a commenté auprès de l’AFP Paul Graham, directeur général de l’institut pour la démocratie en Afrique du Sud (Idasa) à Pretoria.
Elle-même assure que son âge sera un atout lors des prochaines élections en 2014 car les deux-tiers des Sud-Africains ont moins de 35 ans. « J’utiliserai ma jeunesse comme une force », a-t-elle dit.
Quant à sa couleur de peau, elle a expliqué mercredi sur la chaîne eNews qu’elle espérait ne pas être choisie en fonction de ça, mais « pour ses mérites », tout en admettant que tant mieux, si cela pouvait servir.
Elle a insisté sur l’ouverture aux autres pratiquée à la tête de son parti, citant sa présidente Hellen Zille, 60 ans, dont elle est réputée proche et qui parle allemand par ses parents, mais aussi afrikaans, anglais et xhosa.
« Il est évident qu’il y a désormais plus de Noirs qui votent DA et prêts à le dire publiquement, mais ça reste faible », juge M. Graham. « Plus de Noirs dans la classe moyenne intégrée, c’est aussi plus de votes pour DA ».
Selon lui, la réputation que DA peut se forger au niveau local comptera plus que le profil racial de Melle Mazibuko.
La DA a succédé en 1999 à une formation anti-apartheid blanche, amalgamant un vote libéral et conservateur. Aujourd’hui, « beaucoup de ses électeurs sont économiquement et socialement conservateurs, mais la direction du parti est plutôt sociale-démocrate », observe M. Graham.
Au tournant des années 2000, DA a contribué à polariser le clivage racial au Parlement face à la majorité noire incarnée par l’ANC, et les commentateurs lui donnaient peu de chance d’étendre son audience au-delà de la minorité blanche.
Le parti était décrit comme une annexe démocratique utile pour éplucher les comptes publics mais incapable de devenir jamais une alternative gouvernementale.
Et il était inconcevable que l’électorat majoritairement noir aille voter pour un parti blanc aussi rapidement après la fin de l’apartheid.
Le parti tient aujourd’hui la mairie du Cap, la deuxième plus grande ville du pays et aux dernières municipales en mai, DA a obtenu plus de 24%.
Il dirige aussi la province du Cap occidental, la seule région qui ne soit pas aux mains de l’ANC. Il vise les 30% aux élections de 2014. « Pour prouver qu’ils ont le soutien de toute la population, il faudra qu’ils fassent plus de 25% au plan national », estime M. Graham.
« Nous voulons maintenant capter les espoirs et les rêves du peuple sud-africain au Parlement », a-t-elle dit juste après son élection.
« Les défis que l’Afrique du Sud affronte sont immenses. Des millions de gens sont sans emploi, beaucoup se sentent dans l’insécurité à cause de la criminalité et il y a des familles qui n’ont ni à manger ni où dormir », soulignait-elle ces jours-ci, assurant vouloir placer ces questions au centre de l’agenda politique.
Le jour de son élection, un autre leader quasiment du même âge mais d’un genre bien différent, populiste et fort en gueule, Julius Malema, 30 ans, défiait la vieille garde de l’ANC en organisant une marche sur la bourse de Johannesburg
Malema a seulement été élu par la Ligue de jeunesse de son parti (ANCYL).
Née le 9 avril 1980, formée dans une université du Cap où elle a étudié le français et la communication, Mazibuko a été élue en 2009 au Parlement. Elle était jusqu’à présent la porte-parole nationale de l’Alliance Démocratique.
« La vraie question maintenant est comment va-t-elle se débrouiller au Parlement, forcera-t-elle le respect, je pense que oui, mais si elle apparaît trop jeune et inexpérimentée, ce sera un problème. Pour DA, c’est un pari », a commenté auprès de l’AFP Paul Graham, directeur général de l’institut pour la démocratie en Afrique du Sud (Idasa) à Pretoria.
Elle-même assure que son âge sera un atout lors des prochaines élections en 2014 car les deux-tiers des Sud-Africains ont moins de 35 ans. « J’utiliserai ma jeunesse comme une force », a-t-elle dit.
Quant à sa couleur de peau, elle a expliqué mercredi sur la chaîne eNews qu’elle espérait ne pas être choisie en fonction de ça, mais « pour ses mérites », tout en admettant que tant mieux, si cela pouvait servir.
Elle a insisté sur l’ouverture aux autres pratiquée à la tête de son parti, citant sa présidente Hellen Zille, 60 ans, dont elle est réputée proche et qui parle allemand par ses parents, mais aussi afrikaans, anglais et xhosa.
« Il est évident qu’il y a désormais plus de Noirs qui votent DA et prêts à le dire publiquement, mais ça reste faible », juge M. Graham. « Plus de Noirs dans la classe moyenne intégrée, c’est aussi plus de votes pour DA ».
Selon lui, la réputation que DA peut se forger au niveau local comptera plus que le profil racial de Melle Mazibuko.
La DA a succédé en 1999 à une formation anti-apartheid blanche, amalgamant un vote libéral et conservateur. Aujourd’hui, « beaucoup de ses électeurs sont économiquement et socialement conservateurs, mais la direction du parti est plutôt sociale-démocrate », observe M. Graham.
Au tournant des années 2000, DA a contribué à polariser le clivage racial au Parlement face à la majorité noire incarnée par l’ANC, et les commentateurs lui donnaient peu de chance d’étendre son audience au-delà de la minorité blanche.
Le parti était décrit comme une annexe démocratique utile pour éplucher les comptes publics mais incapable de devenir jamais une alternative gouvernementale.
Et il était inconcevable que l’électorat majoritairement noir aille voter pour un parti blanc aussi rapidement après la fin de l’apartheid.
Le parti tient aujourd’hui la mairie du Cap, la deuxième plus grande ville du pays et aux dernières municipales en mai, DA a obtenu plus de 24%.
Il dirige aussi la province du Cap occidental, la seule région qui ne soit pas aux mains de l’ANC. Il vise les 30% aux élections de 2014. « Pour prouver qu’ils ont le soutien de toute la population, il faudra qu’ils fassent plus de 25% au plan national », estime M. Graham.
AFP