dimanche, décembre 22, 2024
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Violences en RDC: Greenpeace met en cause un groupe forestier allemand

Violences en RDC: Greenpeace met en cause un groupe forestier allemand
  L’organisation écologiste Greenpeace met en cause le groupe forestier allemand Danzer, basé en Suisse, pour des violences commises en mai 2011 à l’encontre de populations d’un village de République démocratique de Congo (RDC) dans un rapport rendu public lundi. Selon Greenpeace, qui a enquêté sur place, « dans la nuit du 2 mai 2011, 60 soldats et policiers ont attaqué la communauté forestière de Yalisika, dans le village de Bosanga », dans le nord de l’ex-Zaïre. « Un homme est mort, et plusieurs femmes ont été violées, dont des mineures. Des villageois ont été battus et 16 personnes arrêtées et emmenées », affirme l’organisation écologiste dans un communiqué.
Dans son rapport « Futur volé. Exploitation forestière et conflits dans les forêts tropicales congolaises », Greenpeace accuse Siforco, une « filiale congolaise » du groupe allemand Danzer, d’avoir « fourni les moyens logistiques (un camion et un chauffeur) et payé le groupe composé de soldats et de policiers » ayant commis les violences.
Contacté lundi, Danzer a renvoyé vers un communiqué publié au mois d’août après la sortie d’un rapport de l’organisation Global Witness qui évoquait ces mêmes faits. Le groupe assurait alors participer « à la promotion d’une forêt durable et d’une industrie du bois qui contribue au bien-être économique et social des populations locales ».
Les événements du 2 mai 2011 faisaient suite à plusieurs semaines de conflits avec la communauté locale. Celle-ci réclamait, selon Greenpeace, « que la compagnie qui exploite ses forêts remplisse enfin ses obligations légales, c’est-à-dire fournisse des infrastructures de bases promises (un centre de santé et une école) en échange de l’extraction du bois précieux ».
« On a violé des femmes, même des femmes qui venaient à peine d’accoucher. Des jeunes filles qui allaient à l’école ont été violées », a affirmé lundi en RDC Joseph Bobia, coordonnateur national du Réseau ressources naturelles, un collectif d’associations sur l’environnement et les droits de l’Homme.
Les villageois « ont officiellement porté plainte contre la compagnie » au mois d’août, selon Greenpeace.
« Ce sont des infractions que nous ne devons pas laisser courir », a prévenu en RDC John Biselele Tshikele, avocat de 57 victimes du village, précisant avoir « des éléments, des preuves ».
« L’affaire est au niveau de l’auditorat supérieur de Mbandaka (capitale de la province de l’Equateur, nord-ouest). Elle sera fixée dans les prochains jours. Nous pensons qu’elle peut être fixée début décembre », a-t-il ajouté.
Pour marquer la sortie de son rapport, Greenpeace a occupé lundi matin un dépôt de bois du port de Caen (nord-ouest de la France) pour dénoncer les aides européennes dont bénéficierait cette société.
Une quinzaine de militants ont symboliquement transformé le dépôt en « scène de crime ». Ils ont recouvert de peinture rouge, symbolisant du sang, des stocks de bois qui appartiennent selon eux à Danzer et circonscrit la « scène » à l’aide de rubans jaunes, a constaté un photographe de l’AFP.
« Crime au Congo », « France complice », pouvait-on lire sur des banderoles.
L’ONG accuse l’Agence française de développement (AFD) d’aider financièrement cette société, « sous prétexte de soutenir le principe d’une soi disant +exploitation forestière durable+ dans le bassin du Congo, idée qui est constamment démentie ».

AFP

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