Les antécédents médicaux et la santé fragile du Premier ministre ivoirien commencent sérieusement à semer le doute dans les têtes de ses partisans mais également dans celles de tous les Ivoiriens. Grand favori pour la succession d’Alassane Ouattara dans la perspective des prochaines élections présidentielles d’octobre 2020, Amadou Gon Coulibaly dit AGC a récemment fait l’objet d’une évacuation sanitaire expresse à Paris pour ses récurrents problèmes cardiaques.
Depuis le samedi 2 mai, la Côte d’Ivoire entière reste suspendue à l’état de santé préoccupant de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly (61 ans), candidat officiel du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), probable successeur d’Alassane Ouattara. Souffrant de troubles cardiaques, il vient de faire un tour à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière pour un énième check-up… A ses côtés son épouse Assétou et son cardiologue Charles Philippe Zogbo.
Cette fois, l’affaire est parue préoccupante au point où son évacuation nocturne malgré la pandémie liée au Covid-19 a fait jaser. Pour rappel, à la mi-juin 2012 déjà, celui qu’on surnomme le « Lion » avait subi au même hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris une transplantation cardiaque.
La question que beaucoup d’Ivoiriens se posent est de savoir si Amadou Gon Coulibaly est finalement le bon cheval pour la succession d’Alassane Ouattara lors de la prochaine élection présidentielle d’octobre 2020. Un si grand malade peut-il légalement diriger la Côte d’Ivoire ? On continue de s’interroger à Abidjan… Fin mars-début avril déjà, AGC avait dû se confiner durant 14 jours pour avoir été en contact avec une personne testée positive au Covid-19. Selon ses services toutefois, lui-même n’a pas contracté la maladie. Mais tout cela fait tâche.
Rien ne laissait pourtant présager une telle situation car Amadou Gon Coulibaly restait en première ligne depuis plusieurs semaines dans la lutte face au Covid-19. Le vendredi 1er mai par exemple, c’est encore lui qui avait reçu à la Primature les Travailleurs. Mais beaucoup le sentaient éreinté, las.
Il est vrai que l’article 35 de la défunte Constitution ivoirienne qui stipulait que « Le candidat à la présidence de la République doit présenter un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel sur une liste proposée par le Conseil de l’ordre des médecins » a sauté dans la nouvelle loi n°2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la IIIè République mais force est de constater que la santé d’Amadou Gon Coulibaly, également surnommé ironiquement par ses détracteurs « Pousser-démarrer », ne rassure pas. D’ailleurs, vu son état de santé préoccupant et le temps de se remettre sur pied, il a été remplacé à la Primature par son ministre de la Défense, Hamed Bakayoko.
Un caillou dans les chaussures d’Alassane Ouattara qui voit son calendrier politique sérieusement chamboulé. En effet, alors que la cérémonie d’investiture du RHDP en vue de la présidentielle doit se tenir en juin, les plans doivent être revus. Tout simplement.
Marie-Inès Bibang, paru dans le Diasporas-News n°114 Avril-Mai 2020