L’affiche du jour de la CAN 2019, Maroc-Côte d’Ivoire (19h00), promet des étincelles. Au-delà de l’enjeu majeur qui reste une place en huitièmes de finale, le sélectionneur français des Lions de l’Atlas, ancien entraîneur des Éléphants de Côte d’Ivoire, en fait une affaire personnelle.
« Ce qui est important, c’est de se qualifier pour les huitièmes de finale. C’est vrai qu’on espère tous arriver en tête du classement mais parfois ce n’est pas notre choix. Surtout qu’on affronte de grandes équipes, a indiqué Hervé Renard lors de la conférence de presse animée au Caire jeudi. Ajoutant au passage que l’objectif est d’« aller le plus loin possible dans la compétition ».
Il faut dire qu’à 50 ans, ce Savoyard à la chemise toujours blanc immaculé, rebaptisé « Sorcier blanc », connaît parfaitement la musique. N’a-t-il pas remporté cette même CAN en 2012 à Libreville avec la Zambie et en 2015 à Bata avec la Côte d’Ivoire ? Il est vrai, ses détracteurs affirment qu’il est chanceux car ces deux succès résultent de longues séances de tirs aux buts mais rendons à César ce qui est à César. Hervé Renard aime le continent africain avec son environnement spécial, ses senteurs, ses odeurs, ses excès etc. Il a su apprendre auprès d’un certain Claude Leroy du côté du Ghana en 2008 pour devenir l’immense technicien qu’il est aujourd’hui.
C’est pourquoi le rendez-vous de tout à l’heure face aux Éléphants de Côte d’Ivoire résonne pour lui comme un énième défi à relever. « La Côte d’Ivoire n’a pas appuyé contre l’Afrique du Sud (1-0, lundi soir). C’est une des qualités des Éléphants qui gèrent le temps et la compétition. Kamara Ibrahim avec qui j’ai travaillé auparavant, est quelqu’un qui a du caractère et qui gère bien son équipe. On est tous conscients des atouts de cette équipe .»
Pour l’heure, Renard demeure le seul technicien ayant remporté la CAN avec deux sélections différentes. Cette Côte d’Ivoire qu’il a transformé, il la connaît comme sa poche. Recruté juste après l’ère Drogba, il a fait confiance aux Sylvain Gbohouo, Eric Bailly, Wilfried Kanon, Serge Aurier etc. Et sous son aile, les Éléphants étaient devenus moins spectaculaires mais vachement efficaces. Avec les Lions de l’Atlas aujourd’hui, Hervé Renard veut davantage marquer l’histoire du football africain. En cas de succès avec les Marocains qu’il dirige depuis trois ans, il remporterait trois CAN avec trois pays différents. Mais avant, il faudra se débarrasser des Éléphants de Gradel, Zaha, Pépé, Kodjia et autres Serey Dié pour atteindre les huitièmes de finale.
Guy-Florentin Yameogo pour Diasporas-News