vendredi, novembre 22, 2024
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Après les annonces de Macron, les gilets jaunes préparent leur acte 24

Deux jours après les annonces d’Emmanuel Macron, les « gilets jaunes » battront à nouveau le pavé samedi pour l’acte 24 de leur mouvement, à Strasbourg, où un appel « international » a été lancé, mais aussi à Toulouse ou Paris, avec une fois encore la crainte de débordements.

Opération escargot sur le périphérique lyonnais, « marche sur les médias » à Paris ou marche nocturne à Cambrai… Dans toute la France, des « gilets jaunes » toujours combatifs invitent à se joindre à des manifestations, pour montrer au président de la République que ses annonces de jeudi ne font pas retomber leur colère.

L’accès au sommet de la Roche de Solutré a été interdit pour samedi par la préfecture de Saône-et-Loire, mais le déploiement d’un « gilet jaune géant » sur la célèbre falaise est toujours prévu par les organisateurs de cette action.

Emmanuel Macron a tenté de tendre la main aux « gilets jaunes » lors de sa conférence de presse à l’Elysée en saluant les « justes revendications à l’origine » de ce mouvement qui, depuis le mois de novembre, a profondément changé la tournure de son quinquennat. Le tout assorti de la promesse de déployer « plus de fonctionnaires sur le terrain », de réduire « significativement » l’impôt sur le revenu ou de supprimer l’ENA.

Samedi, l’ampleur de la mobilisation permettra de mesurer la réaction de la rue. Le 20 avril, les « gilets jaunes » étaient 27.900 dans toute la France, selon le ministère de l’Intérieur, 100.000 selon leur propre décompte.

« 27/04 manif 01/05 manif 04/05 manif 08/05 manif 11/05 manif 18/05 manif 25/05 manif », a listé dans un tweet lapidaire en forme d’avertissement l’une des figures des « gilets jaunes », Priscillia Ludosky, peu après la conférence de presse présidentielle.

A Strasbourg, le mouvement a lancé sur les réseaux sociaux un appel dit « international » à manifester à partir de 13H00 en direction du Parlement européen, à un mois des élections européennes. La page Facebook dédiée rassemblait vendredi 3.500 personnes intéressées, les organisateurs espérant attirer aussi des manifestants allemands et belges.

La préfecture a interdit toute manifestation dans certains secteurs de l’île formée par le centre-ville historique, le parvis de la gare ainsi que les abords des institutions européennes.

– « Rituel de la violence » –

« On est sur un niveau de vigilance très importante », confie une source policière, tout en soulignant que, vendredi à la mi-journée, il n’y avait « pas de mouvement structuré de l’étranger annoncé ».

Jusqu’à présent, les manifestations des « gilets jaunes » sont restées d’une ampleur modérée dans la capitale alsacienne.

En Lorraine, des covoiturages sont organisés pour rejoindre la manifestation strasbourgeoise.

A Toulouse, épicentre d’un acte 23 du mouvement émaillé d’échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre, il sera à nouveau interdit de manifester sur la place du Capitole de 10H00 à 21H00 mais un appel des « gilets jaunes au centre » à néanmoins été lancé pour le début d’après-midi.

A Lille, Rennes ou encore Rouen, les manifestations seront également interdites dans le centre-ville. A Paris, le périmètre prohibé comprendra les Champs-Elysées, l’Elysée, les abords de l’Assemblée nationale et de Notre-Dame.

Alors que certains groupes de « gilets jaunes » se concentrent sur l’organisation de la journée du 1er mai, des convergences entre syndicalistes et gilets jaunes sont déjà prévues ce samedi.

A Paris, une manifestation partira du quartier de Montparnasse sous le mot d’ordre de « Riposte générale », à l’appel notamment de la CGT. Elle devrait opérer une jonction avec les « gilets jaunes ».

A Nice, « le grand rendez-vous pour tout le monde, c’est au 1er mai », avance Alex, « gilet jaune » et ancien chauffeur en cours de reconversion dans le BTP. « (Emmanuel Macron) nous a fait son grand blabla, il va avoir sa réponse », prévient-il.

Alors que l’épisode 23 du mouvement avait été marqué par les « suicidez-vous » lancés aux policiers par certains manifestants, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a dénoncé « un rituel de la violence ».

« Il s’agit de mettre en cause le président de la République, de façon systématique, ils n’ont pour seul désir que de faire tomber nos institutions », s’est-il indigné à la veille de la 24e journée de mobilisation.

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