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Deux géologues français enlevés par des hommes armés dans le nord du Mali

Deux géologues français enlevés par des hommes armés dans le nord du Mali
Deux géologues français ont été enlevés par des hommes armés dans le nord du Mali dans la nuit de mercredi à jeudi, une action portant la marque d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui retient toujours quatre autres Français kidnappés en septembre 2010 au Niger. Sept hommes armés ont enlevé à l’hôtel « Le Dombia » de Hombori, située entre Mopti et Gao, ces deux géologues qui travaillaient pour une cimenterie de la région, a appris l’AFP de sources policière, sécuritaire et municipale maliennes.
Une source à la mairie de Hombori a précisé que l’enlèvement s’est produit alors que les deux hommes venaient de faire un compte-rendu de leur journée de travail à une vingtaine de kilomètres de là à leurs collègues maliens. Les hommes armés les ont ensuite emmenés vers le grand nord malien.
« Ils étaient armés jusqu’aux dents. Ils ont brusquement attaché les gardiens, ensuite, ils sont venus vers moi pointer leurs fusils, leurs kalachnikov, ils m’ont attaché, ensuite ils ont enfoncé la porte de l’hôtel pour entrer, ont capturé le gérant, ensuite les Français », a raconté à la radio française Europe 1 leur chauffeur, Mamadou.

Deux géologues français enlevés par des hommes armés dans le nord du Mali
La cimenterie pour laquelle ils travaillaient appartient à une société malienne, Mandé Construction Immobilière, dirigée par Djibril Camara, indique-t-on de source diplomatique française.
De premières informations avaient fait état d’une collaboration des deux Français avec la Banque mondiale, ce qu’un de ses porte-paroles a démenti.
« Pour l’instant, nous n’avons pas connaissance que du personnel ou des consultants du Groupe de la Banque mondiale travaillant dans cette zone puissent être concernés », a déclaré ce porte-parole.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a confirmé les enlèvements, « dans des conditions que nous ne connaissons pas encore très bien ». « Nous sommes en train de rassembler les informations » au sujet des deux hommes, a-t-il dit.
 Les deux géologues ont fait preuve d’imprudence, a-t-on affirmé de source diplomatique française, car ils n’ont « pas pris la peine de se signaler à l’ambassade ou au consulat » à Bamako.
Le nord malien est classé en zone rouge (orange dans sa partie la plus au sud) par la France, ce qui signifie que les voyages y sont strictement déconseillés. Hombori est situé en zone orange.
Cette région abrite des bases d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’où elle commet au Mali et dans d’autres pays du Sahel (Niger, Mauritanie et Algérie) des attentats, procède à des enlèvements d’Occidentaux et se livre à divers trafics.
Ex-militaire français blessé

Deux géologues français enlevés par des hommes armés dans le nord du Mali
L’enlèvement de ces deux Français porte à six le nombre de ressortissants français retenus au Sahel.
Le 16 septembre 2010, sept personnes avaient été enlevées par Aqmi dans le nord du Niger à Arlit, site d’extraction d’uranium: un cadre du groupe nucléaire français Areva et son épouse, tous deux Français, et cinq employés (trois Français, un Togolais et un Malgache) de Satom, société sous-traitante d’Areva.
Le 24 février, la Française, le Togolais et le Malgache ont été relâchés. Mais les quatre autres Français sont toujours otages.
En échange de leur libération, Aqmi, qui a fait allégeance à Al-Qaïda en 200T, exige le retrait des troupes françaises d’Afghanistan et, selon des sources proches de la médiation qui tente de les faire libérer, une rançon de 90 millions d’euros.
 Les enlèvements des géologues surviennent peu après un incident au cours duquel un ancien militaire français, impliqué dans les négociations pour la libération des quatre otages d’Aqmi enlevés à Arlit, a été blessé par balle à l’épaule.
Pour tenter de contrer les activités d’Aqmi, les pays les plus touchés (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) ont créé en avril 2010 un Comité d’états-majors conjoint (Cémoc), basé à Tamanrasset (sud de l’Algérie) et disposant d’un centre de renseignement à Alger.
Il se réunit tous les six mois, mais n’a, à ce jour, mené aucune opération conjointe transfrontalière.
Lors d’une réunion lundi à Bamako des chefs d’état-major de ces quatre pays, le général Gabriel Poudiougou, chef de l’armée malienne, a insisté sur la nécessité de mener des actions communes contre Aqmi.
Le retour au Mali et au Niger de milliers de combattants ayant servi l’ex-régime libyen de Mouammar Kadhafi – en grande partie touareg – fortement armés, y compris d’armes lourdes et sophistiquées, n’a fait que renforcer l’insécurité dans cette région difficile à surveiller et à contrôler.

AFP

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