"De violents combats ont lieu actuellement dans la localité d’Ajaylat, où les forces révolutionnaires essaient de libérer la zone", a déclaré un porte-parole militaire de la rébellion, le colonel Ahmed Omar Bani, au cours d’une conférence de presse à Benghazi (est).
Ajaylat est située à une cinquantaine de kilomètres de Tripoli et à quelques kilomètres au sud de Sorman, dont la rébellion a récemment pris le contrôle.
Si les rebelles contrôlent la route entre Sabrata et Zawiyah (environ 40 km de Tripoli), perturbant ainsi l’approvisionnement de Tripoli, "toutes les villes entre la frontière tunisienne et Sorman n’ont pas encore été libérées", a reconnu le colonel Bani, en affirmant que "la libération d’Ajaylat serait un tournant majeur".
Théâtre depuis plusieurs jours de violents combats et désormais tenue "en majeure partie" par la rébellion, Zawiyah, stratégique avec sa raffinerie, est de son côté "violemment bombardée par les forces de Kadhafi depuis l’est", a encore indiqué le porte-parole. Mais, a-t-il souligné, "la population ne craint pas ces bombardements et ne quittera pas la ville".
A 250 km à l’est de Tripoli, les rebelles sont par ailleurs passés à l’offensive contre la localité d’Al-Hicha, située sur la route reliant la capitale à Syrte, bastion militaire du régime.
Les équipes de reconnaissance des forces révolutionnaires ont atteint la périphérie d’Al-Hicha après avoir repoussé les forces de Kadhafi", a déclaré un commandant rebelle. A Tripoli, les coupures d’électricité sont devenues plus fréquentes. En outre, des perturbations sur les réseaux de téléphonie mobile ont été constatées mercredi par les habitants, tandis que les appels téléphonique vers ou depuis la Tunisie voisine sont coupés depuis deux jours, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Sur le front Est, dans la cité pétrolière de Brega, les rebelles ont continué leur progression. "La zone résidentielle est entièrement sous le contrôle de la rébellion, les combats se déroulent dans la zone industrielle", a indiqué le colonel Bani.
Le texte, dont l’AFP a obtenu copie, prévoit de remettre le pouvoir à une Assemblée élue dans un délai de moins d’un an et l’adoption d’une nouvelle Constitution.
Le Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion basé à Benghazi, réaffirme être "la plus haute autorité de l’Etat", le "seul représentant légitime du peuple libyen" et "tire sa légitimité de la révolution du 17 février". Dès la "déclaration de libération", il quittera la capitale rebelle Benghazi pour venir siéger à Tripoli.
Selon Wahid Bourchan, représentant de Gharyane (ouest) au CNT, des "technocrates" du régime de Mouammar Kadhafi sont "entrés en contact avec les insurgés" pour demander des conseils afin de "trouver des points de chute" à l’extérieur de la Libye.
"Beaucoup de ces responsables souhaitent demander l’asile politique en Europe, et surtout en France", a-t-il ajouté, en précisant que "dans l’état actuel des choses, le mot +négociations+ n’a pas lieu d’être. Ce sont juste des demandes individuelles".
Des informations contradictoires ont circulé ces derniers jours sur la tenue à Djerba et à Tunis de négociations entre représentants du régime et de l’insurrection libyenne.
Mardi, la rébellion libyenne à Benghazi a catégoriquement démenti de quelconques pourparlers.
Alors que l’Otan a pris la tête le 31 mars de la coalition internationale en Libye, dans le cadre d’une résolution de l’ONU autorisant le recours à la force pour protéger les populations civiles, les présidents vénézuélien Hugo Chavez et iranien Mahmoud Ahmadinejad ont dénoncé une "agression impérialiste" de l’Occident en Libye et en Syrie, selon un communiqué publié à Caracas.
Diasporas-News — AFP