Les insurgés islamistes shebab ont mis en garde dimanche l’Ethiopie contre une nouvelle intervention militaire en Somalie, où, selon des témoins, les troupes d’Addis Abeba ne cessent d’entrer depuis une semaine. « Le chemin que vous prenez aujourd’hui est le même que celui qui vous a amené hier à goûter à la mort, à la douleur des balles et aux souffrances de la guerre », ont menacé les rebelles dans un communiqué, promettant, cette fois encore, de « lourdes pertes » parmi les soldats éthiopiens.
« Vous avez depuis longtemps l’ambition de prendre le contrôle de la Somalie, mais nous vous disons que la société musulmane n’acceptera jamais de vivre sous la colonisation », ont-ils lancé.
« Tant qu’il y aura encore un soldat chrétien en Somalie, nous n’arrêterons jamais de lutter, » ont-ils averti, appelant les Somaliens à « combattre l’ennemi qui essaie de prendre le contrôle de leur pays ».
Les Ethiopiens « reviennent alors même que le sang de leurs fils, tués en Somalie, n’est pas encore sec, mais laissons-les venir et renifler le genre de poudre que nous avons ici », a renchéri un responsable shebab, Cheikh Mohamed Ibrahim, interrogé par l’AFP.
« Vous avez depuis longtemps l’ambition de prendre le contrôle de la Somalie, mais nous vous disons que la société musulmane n’acceptera jamais de vivre sous la colonisation », ont-ils lancé.
« Tant qu’il y aura encore un soldat chrétien en Somalie, nous n’arrêterons jamais de lutter, » ont-ils averti, appelant les Somaliens à « combattre l’ennemi qui essaie de prendre le contrôle de leur pays ».
Les Ethiopiens « reviennent alors même que le sang de leurs fils, tués en Somalie, n’est pas encore sec, mais laissons-les venir et renifler le genre de poudre que nous avons ici », a renchéri un responsable shebab, Cheikh Mohamed Ibrahim, interrogé par l’AFP.
L’Ethiopie avait déjà envahi la Somalie en 2006, soutenue par les Etats-Unis, pour déloger les tribunaux islamiques.
L’armée éthiopienne avait rapidement mis les rebelles islamistes en déroute, mais sans réussir à pacifier le centre et le sud pays. Elle était même devenue très impopulaire et s’était retirée début 2009 en ayant créé les conditions d’émergence des shebab.
Depuis, les Ethiopiens ont maintenu des unités militaires en divers points de leur frontière avec la Somalie. Mais leur offensive de l’époque est encore présentée comme un contre-exemple d’opération réussie par les analystes.
Des soldats « arrivent tous les jours »
La mise en garde des shebab intervient pourtant à la suite d’un appel de dirigeants est-africains à l’Ethiopie, pour qu’elle vienne en aide au gouvernement de transition somalien (TFG), à l’Union africaine (UA) et au Kenya dans leur lutte contre les rebelles.
Cet appel a été lancé vendredi lors d’un sommet de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), organisation regroupant l’Ouganda, la Somalie, l’Ethiopie, Djibouti, le Kenya, le Soudan et le Soudan du Sud.
Un porte-parole des Affaires étrangères éthiopiennes avait dans la foulée précisé que son pays se préparait à fournir « toutes sortes de soutiens » aux Kényans, à l’UA et au TFG : « militaire, politique, diplomatique ou autre ».
Mais l’Ethiopie dément toujours avoir envoyé des troupes en Somalie, malgré la multiplication de témoignages d’habitants somaliens qui, dès le week end dernier, affirmaient avoir vu des soldats éthiopiens.
Ce dimanche encore, des témoins interrogés par l’AFP dans la région somalienne centrale de Hiiraan ont indiqué que leur nombre ne cessait d’augmenter.
« Il y a trop de soldats éthiopiens qui arrivent tous les jours, il ont pris position à Kalabeyrka et j’ai vu 26 camions armés dans la zone », a indiqué un chauffeur, Hassan Bare.
« Rien qu’hier, j’ai vu 12 camions, dont sept transportaient des soldats d’infanterie près de Kalabeyrka », a renchéri Abdi Macin, un autre chauffeur.
En ouvrant un nouveau front au sud et centre-ouest, l’incursion éthiopienne pourrait resserrer un peu plus l’étau contre les shebab, des insurgés qui se réclament d’Al-Qaïda et contrôlent la plupart du centre et du sud de la Somalie.
Les rebelles sont déjà sous la pression du TFG et des 9.700 soldats burundais et ougandais de la force de l’UA, l’Amisom, installée à Mogadiscio, où ils ont abandonné leurs positions clé cet été.
Au sud, ils font face depuis mi-octobre à l’armée kényane: Nairobi accuse les rebelles d’enlèvements et attaques sur son sol, mais son offensive est freinée par les intempéries et envisage d’intégrer ses troupes dans l’Amisom.
L’armée éthiopienne avait rapidement mis les rebelles islamistes en déroute, mais sans réussir à pacifier le centre et le sud pays. Elle était même devenue très impopulaire et s’était retirée début 2009 en ayant créé les conditions d’émergence des shebab.
Depuis, les Ethiopiens ont maintenu des unités militaires en divers points de leur frontière avec la Somalie. Mais leur offensive de l’époque est encore présentée comme un contre-exemple d’opération réussie par les analystes.
Des soldats « arrivent tous les jours »
La mise en garde des shebab intervient pourtant à la suite d’un appel de dirigeants est-africains à l’Ethiopie, pour qu’elle vienne en aide au gouvernement de transition somalien (TFG), à l’Union africaine (UA) et au Kenya dans leur lutte contre les rebelles.
Cet appel a été lancé vendredi lors d’un sommet de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), organisation regroupant l’Ouganda, la Somalie, l’Ethiopie, Djibouti, le Kenya, le Soudan et le Soudan du Sud.
Un porte-parole des Affaires étrangères éthiopiennes avait dans la foulée précisé que son pays se préparait à fournir « toutes sortes de soutiens » aux Kényans, à l’UA et au TFG : « militaire, politique, diplomatique ou autre ».
Mais l’Ethiopie dément toujours avoir envoyé des troupes en Somalie, malgré la multiplication de témoignages d’habitants somaliens qui, dès le week end dernier, affirmaient avoir vu des soldats éthiopiens.
Ce dimanche encore, des témoins interrogés par l’AFP dans la région somalienne centrale de Hiiraan ont indiqué que leur nombre ne cessait d’augmenter.
« Il y a trop de soldats éthiopiens qui arrivent tous les jours, il ont pris position à Kalabeyrka et j’ai vu 26 camions armés dans la zone », a indiqué un chauffeur, Hassan Bare.
« Rien qu’hier, j’ai vu 12 camions, dont sept transportaient des soldats d’infanterie près de Kalabeyrka », a renchéri Abdi Macin, un autre chauffeur.
En ouvrant un nouveau front au sud et centre-ouest, l’incursion éthiopienne pourrait resserrer un peu plus l’étau contre les shebab, des insurgés qui se réclament d’Al-Qaïda et contrôlent la plupart du centre et du sud de la Somalie.
Les rebelles sont déjà sous la pression du TFG et des 9.700 soldats burundais et ougandais de la force de l’UA, l’Amisom, installée à Mogadiscio, où ils ont abandonné leurs positions clé cet été.
Au sud, ils font face depuis mi-octobre à l’armée kényane: Nairobi accuse les rebelles d’enlèvements et attaques sur son sol, mais son offensive est freinée par les intempéries et envisage d’intégrer ses troupes dans l’Amisom.
AFP