jeudi, décembre 26, 2024
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Guinée: l'opposition hausse le ton, la tension monte

Guinée: l'opposition hausse le ton, la tension monte
La tension montait mardi dans l’attente de la publication des résultats des législatives du 28 septembre en Guinée où l’opposition a haussé le ton en dénonçant un « tripatouillage »  des votes par le pouvoir du président Alpha Condé qu’elle « n’acceptera pas ». L’acheminement des procès-verbaux (PV) des bureaux de vote pour le comptage des voix se poursuivait mardi, a indiqué à l’AFP une source à la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
« Nous n’avons pas encore reçu tous les PV des bureaux de vote », dans le pays et à l’étranger, a affirmé cette source, sans donner de date pour la publication de résultats officiels provisoires, les chiffres définitifs devant être publiés par la Cour suprême.
Les principaux chefs de l’opposition se sont réunis lundi soir pour dénoncer par avance  une manipulation des suffrages  par le pouvoir.

Guinée: l'opposition hausse le ton, la tension monte
« L’opposition n’acceptera pas les résultats d’un tripatouillage électoral tel que nous sommes en train de le vivre. Si aucune correction n’est apportée, nous dénoncerons ce processus et déciderons des actions à mener », a affirmé à la presse leur porte-parole, l’ancien Premier ministre Sidya Touré.
Il a fait « un constat alarmant » du décompte des voix, accusant le pouvoir d’avoir organisé des « votes multiples sous la botte de l’armée en Guinée forestière » (Sud) et d’avoir mis en place des « commissions parallèles » de recensement des voix en « falsifiant des procès-verbaux » à Kankan (est) et Siguiri (nord-est).
M. Touré a fait cette déclaration en présence des principaux chefs de l’opposition dont les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Lansana Kouyaté et Jean Marie-Doré.
« C’est la période la plus critique, plus ça dure, plus c’est inquiétant. Même s’il n’y a pas de tripatouillage, le parti qui va perdre va dire que c’est parce qu’on aura triché »,  affirme Mamadou Aliou Barry, président de l’Observatoire national de la démocratie et des droits de l’Homme.
Plus de cinq millions de Guinéens dans le pays et à l’étranger, étaient appelés à voter pour les législatives du 28 septembre (114 sièges de députés à pourvoir), les premières depuis onze ans.
Le scrutin s’est déroulé sans incident majeur, mais des heurts entre militants du pouvoir et de l’opposition avaient marqué la fin de la campagne électorale, faisant au moins un mort et plus de 70 blessés, selon un bilan officiel.
La Commission électorale sous pression

Guinée: l'opposition hausse le ton, la tension monte
« Tout le monde est branché sur la Céni, il y a beaucoup de spéculations et des (partis) s’attribuent des résultats » qui  ne sont pas officiels, a indiqué mardi à l’AFP une source à la Commission électorale.
Pour Mamadou Aliou Barry, avec cette « longue attente, on paie l’amateurisme de la Céni » qui devrait, à ce stade, pouvoir publier des résultats.
La Céni a répété à plusieurs reprises qu’elle n’avait encore publié aucun résultat depuis samedi, mais la diffusion de chiffres non officiels a déjà provoqué à Conakry des manifestations de militants du pouvoir et de l’opposition.
« Si eux (les partis d’opposition) ont des résultats qu’ils contestent, nous n’en savons rien », a affirmé le chef du département juridique de la Céni, Amadou Kébé , après la déclaration des chefs de l’opposition.
« C’est une fois que nous aurons les résultats qui ont été consolidés à notre niveau que nous allons prendre en compte les contestations », a-t-il poursuivi.
De son côté, la coalition menée par le RPG (Rassemblement du peuple guinéen, au pouvoir), s’est gardée de proclamer sa victoire, s’étant engagée auprès de la communauté internationale à ne pas publier de résultats non officiels, parlant seulement de « percées significatives ».
Avant le scrutin, l’opposition avait reproché au président de la Céni, Bakary Fofana, d’être proche du pouvoir, et à la Commission d’avoir mis en place un fichier et un découpage électoral favorable au RPG .
Le scrutin du 28 septembre, initialement prévu le 24 septembre, avait déjà été plusieurs fois reporté depuis près de trois ans à cause de divergences entre le pouvoir et l’opposition sur son organisation.
Il a finalement eu lieu après des tractations entre le pouvoir et l’opposition menées sous l’égide de la communauté internationale.
afp

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