L’armée et la police, de concert avec deux entités travaillant à une sortie de crise à Madagascar, ont « invité » les trois principaux candidats à la présidentielle à se réunir mercredi pour prendre des « résolutions décisives », alors que la communauté internationale leur demande de se retirer.
« Le Conseil de la Réconciliation Malagasy (CRM), le Comité du suivi et du contrôle de l’application de la Feuille de Route (CSC), et les Forces de l’Ordre Malagasy (…) invitent les membres de la Cenit (Commission Electorale Nationale Indépendante de la Transition) et les trois candidats concernés à assister à la réunion de réflexion (…) en vue d’une prise de résolutions décisives au processus de sortie de crise entre les acteurs politiques malagasy », selon un communiqué.
Le texte est signé du contrôleur général de police Arsène Rakotondrazaka, ministre de la Sécurité Intérieure, du général de corps d’armée André Lucien Rakotoarimasy, ministre des Forces Armées, ainsi que des deux présidents du CSC Péri Rasolondraibe et du CRM Charles Sylvain Rabotoarison.
Le communiqué ne mentionne pas nommément « les trois candidats concernés » mais s’adresse sans aucun doute possible à Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana (l’épouse de Marc Ravalomanana) et l’ancien chef d’Etat Didier Ratsiraka. Ces deux derniers sont en principe inéligibles faute d’avoir résidé dans l’île ces derniers mois.
Quant à Andry Rajoelina, qui a formé un gouvernement de transition après le renversement début 2009 du président Marc Ravalomanana, il a déposé sa candidature hors délai.
La cour électorale spéciale avait néanmoins validé ces trois candidatures qui menacent de l’avis de tous les observateurs de torpiller les efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel à Madagascar.
Officiellement, ni le ministre de la Sécurité intérieure, ni celui des Forces armées n’appartiennent à la mouvance Rajoelina.
« Comme nous l’avons dit dans notre dernière déclaration (27 avril, ndlr) l’élection est la seule sortie de crise, mais aujourd’hui on constate que le processus électoral connaît quelques perturbations qui risquent de compromettre l’élection », a précisé à la presse le général Rakotoarimasy.
« Nous cherchons tous les moyens qui permettent de tenir l’élection que ce soit pour le 24 juillet ou une date ultérieure », a-t-il ajouté.
afp