« Je suis très triste de ne pas voter », soupire une vieille femme: aucun des Maliens réfugiés dans un camp près de Ouagadougou n’a pu participer dimanche à la présidentielle malienne, faute de carte d’électeur.
Sur les quelque 50.000 réfugiés installés dans plusieurs camps à travers le Burkina Faso, seulement « une centaine de personnes », parmi quelque 3.500 inscrits, ont pu prendre part à ce scrutin historique, a affirmé à l’AFP une source proche de l’organisation du vote.
Personne n’a en tout cas eu cette chance au camp de Sag-Nioniogo (30 km au nord de la capitale burkinabè), qui abrite près de 3.000 Maliens. Il s’agit en majorité de familles touareg ayant fui après la chute en 2012 du nord du Mali aux mains d’une rébellion touareg, puis de groupes jihadistes chassés depuis janvier dernier par une intervention militaire menée par la France.
La vieille femme en boubou et turban bleu, Fata We Elmoctar, fait partie de la poignée de réfugiés qui ont quitté le camp, environné de champs de mil, pour rejoindre un kilomètre plus loin l’école où a été installé le bureau de vote.
Cette Touareg, une veuve de militaire qui se définit comme « Malienne à 100% », ne cache pas sa déception de ne pouvoir donner sa voix à un candidat. « C’est un acte citoyen que j’ai toujours fait et j’espérais le faire ici », explique-t-elle.
Pour elle comme pour les autres qui se présentent, « les conditions pour voter ne sont pas remplies », constate le président du bureau de vote, Hamed Ould Targui.
Les intéressés doivent en effet disposer de leur carte d’électeur et être inscrits sur la liste électorale affichée à l’entrée du bureau, où figurent une vingtaine de noms. Mais, ici comme dans les autres camps du Burkina, la plupart des réfugiés inscrits n’ont pas reçu leur sésame: les cartes sont restées au Mali, envoyées par les autorités de Bamako dans leur localité d’origine.
« On veut rentrer chez nous »
Egalement résident du camp de Sag-Nioniogo, Ibrahim Ag Assarid ne digère pas d’être privé d’élection alors qu’il s’était fait enregistrer.
Sur les quelque 50.000 réfugiés installés dans plusieurs camps à travers le Burkina Faso, seulement « une centaine de personnes », parmi quelque 3.500 inscrits, ont pu prendre part à ce scrutin historique, a affirmé à l’AFP une source proche de l’organisation du vote.
Personne n’a en tout cas eu cette chance au camp de Sag-Nioniogo (30 km au nord de la capitale burkinabè), qui abrite près de 3.000 Maliens. Il s’agit en majorité de familles touareg ayant fui après la chute en 2012 du nord du Mali aux mains d’une rébellion touareg, puis de groupes jihadistes chassés depuis janvier dernier par une intervention militaire menée par la France.
La vieille femme en boubou et turban bleu, Fata We Elmoctar, fait partie de la poignée de réfugiés qui ont quitté le camp, environné de champs de mil, pour rejoindre un kilomètre plus loin l’école où a été installé le bureau de vote.
Cette Touareg, une veuve de militaire qui se définit comme « Malienne à 100% », ne cache pas sa déception de ne pouvoir donner sa voix à un candidat. « C’est un acte citoyen que j’ai toujours fait et j’espérais le faire ici », explique-t-elle.
Pour elle comme pour les autres qui se présentent, « les conditions pour voter ne sont pas remplies », constate le président du bureau de vote, Hamed Ould Targui.
Les intéressés doivent en effet disposer de leur carte d’électeur et être inscrits sur la liste électorale affichée à l’entrée du bureau, où figurent une vingtaine de noms. Mais, ici comme dans les autres camps du Burkina, la plupart des réfugiés inscrits n’ont pas reçu leur sésame: les cartes sont restées au Mali, envoyées par les autorités de Bamako dans leur localité d’origine.
« On veut rentrer chez nous »
Egalement résident du camp de Sag-Nioniogo, Ibrahim Ag Assarid ne digère pas d’être privé d’élection alors qu’il s’était fait enregistrer.
« Nous ne comprenons pas, parce qu’en plus d’être oubliés par le pays en tant que réfugiés, on a été oubliés dans la confection des cartes électorales », peste-t-il.
« Or le seul acte qui nous lie à notre pays, c’est le vote: c’est la seule expression que nous avons comme attachement au pays », pointe ce trentenaire, qui avant l’exil était maire-adjoint d’une petite commune proche de Gao, la grande ville du nord du Mali.
Originaire de la région de Tombouctou (nord-ouest du Mali), Ahmed Ag Abdou Rahamane, 41 ans, est lui aussi amer. « Je voulais élire un président capable de nous ramener la paix », lance-t-il.
« Si aujourd’hui il y a un président qui amène la paix au Mali, demain on ne verra aucun réfugié malien ici. On veut rentrer chez nous », ajoute-t-il.
A la clôture du scrutin à 18H00 (heure locale et GMT), le président du bureau de vote, qui a espéré jusqu’au bout que quelqu’un vienne glisser son bulletin dans l’urne, a dû se rendre à l’évidence: « il n’y a pas eu de vote ici », a prononcé Hamed Ould Targui d’un air sombre. Ce réfugié lui-même, comme ses assesseurs, n’avaient pas non plus leur carte…
Au camp, où beaucoup escomptaient un assouplissement des règles, « tous les réfugiés sont mécontents, ils disent que c’est une déception amère », reconnaît-il. Son espoir, désormais: que le gouvernement « fasse tout » pour que ces déracinés puissent enfin voter en cas de second tour le 11 août.
afp
« Or le seul acte qui nous lie à notre pays, c’est le vote: c’est la seule expression que nous avons comme attachement au pays », pointe ce trentenaire, qui avant l’exil était maire-adjoint d’une petite commune proche de Gao, la grande ville du nord du Mali.
Originaire de la région de Tombouctou (nord-ouest du Mali), Ahmed Ag Abdou Rahamane, 41 ans, est lui aussi amer. « Je voulais élire un président capable de nous ramener la paix », lance-t-il.
« Si aujourd’hui il y a un président qui amène la paix au Mali, demain on ne verra aucun réfugié malien ici. On veut rentrer chez nous », ajoute-t-il.
A la clôture du scrutin à 18H00 (heure locale et GMT), le président du bureau de vote, qui a espéré jusqu’au bout que quelqu’un vienne glisser son bulletin dans l’urne, a dû se rendre à l’évidence: « il n’y a pas eu de vote ici », a prononcé Hamed Ould Targui d’un air sombre. Ce réfugié lui-même, comme ses assesseurs, n’avaient pas non plus leur carte…
Au camp, où beaucoup escomptaient un assouplissement des règles, « tous les réfugiés sont mécontents, ils disent que c’est une déception amère », reconnaît-il. Son espoir, désormais: que le gouvernement « fasse tout » pour que ces déracinés puissent enfin voter en cas de second tour le 11 août.
afp