dimanche, décembre 22, 2024
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Les Zimbabwéens votent pour retrouver la paix et la prospérité

Les Zimbabwéens votent pour retrouver la paix et la prospérité
Emmitouflés dans les traditionnelles couvertures de laine ou engoncés dans des pulls, des milliers de Zimbabwéens se sont levés avant l’aube mercredi pour voter aux élections dont ils attendent le retour de la paix civile et de la prospérité, dans leur pays meurtri par des années de violence politique.
Ils ont le choix entre laisser au pouvoir Robert Mugabe, 89 ans, en place depuis l’indépendance de 1980, ou élire l’actuel Premier ministre Morgan Tsvangirai, 61 ans, éternel rival malchanceux du chef de l’Etat.
Certains, souvent âgés de 20 ans ou moins, sont arrivés à trois heures du matin, bien avant l’ouverture des urnes à 07H00 (05H00 GMT), pour être certains de pouvoir faire leur devoir civique. 
Ceux-là n’ont jamais connu d’autre président que Robert Mugabe. Ils sont aussi la génération qui souffre le plus cruellement de la crise économique qui a mis le pays à genoux dans les années 2000. Et qui a contraint à l’exil plusieurs millions de leurs concitoyens, notamment vers l’Afrique du Sud voisine.
« Tout ce qu’on veut, c’est un bon Zimbabwe, avec de l’électricité, de l’eau courante, et des emplois. J’espère que ça va venir », dit Gamuchirai, une étudiante de 20 ans de Chitungwiza, un faubourg de la capitale Harare. Elle vient de voter pour la première fois de sa vie, et montre fièrement son index tamponné à l’encre violette indélébile, preuve de sa participation au scrutin.
En début de matinée, les informations venues de tout le pays laissaient présager une participation importante, avec de longues files d’attentes signalées un peu partout dans les grandes villes. A Chitungwiza, les jeunes arrivés les premiers laissent pourtant volontiers leur tour aux personnes âgées ou aux jeunes mères qui portent leurs bébés sur le dos.
A 76 ans, Lucy Munemo a du mal à s’extirper de sa chaise roulante, dont les roues sont bloquées par l’herbe trop haute du terrain où le bureau de vote a été installé, sous une tente. Elle marche avec difficulté jusqu’à l’urne.
« Je veux un bon gouvernement, et un président qui respecte son peuple, y compris les femmes et les jeunes », dit-elle, avant de dévoiler sans le vouloir son intention de vote, en répétant par coeur les slogans de campagne du président Mugabe: « Nous ne voulons pas que notre pays retombe aux mains des Blancs. Nous ne voulons pas d’ingérence étrangère. »

Les Zimbabwéens votent pour retrouver la paix et la prospérité
« Je prie pour que nous ayons la paix après l’élection, et pour que l’économie recommence à fonctionner normalement », avait dit la veille à l’AFP Obert Murinda, 38 ans, qui vend des téléphones et des DVD sur un marché de la capitale, après avoir perdu un emploi de vendeur dans une grande société.
« Nous voulons travailler pour nos familles et nous ne voulons pas nous battre », ajoutait-t-il, dans une allusions aux violences politiques qui ont fait des dizaines de morts lors de la dernière présidentielle en 2008. Son emploi, Obert Murinda l’a perdu en 2007, au plus fort de la crise qui a ruiné le pays, Depuis, malgré ses six ans d’expérience et son diplôme de marketing, il n’a pas retrouvé de travail.
Mardi, le camp de Morgan Tsvangirai s’était plaint d’irrégularités dans les listes électorales, affirmant que nombre d’électeurs étaient inscrits deux fois. 
Dans les bureaux de vote visités par l’AFP en début de matinée, les listes semblaient à jour. Quelques électeurs cependant n’y trouvaient pas leur nom, comme dans ce bureau de vote du quartier d’Epworth, où les responsables feuilletaient sans relâche les liasses de papier, à la recherche des noms manquants. 
Lorsque le nom demeure introuvable, a constaté l’AFP, l’électeur est cependant autorisé à voter s’il peut montrer l’attestation prouvant qu’il s’est bien inscrit sur les listes électorales.
afp

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